C'est le Prométhée qui illumine les yeux des français et rend noble le plus trivial de leurs jeux. Son coup de pied est un coup de foudre qui met le feu pour remettre en marche tous les canards boiteux. Il n'a même pas 20 ans et il maîtrise déjà la langue des vieux. Dix Griezmann n'arriveront pas à la cheville d'un Kylian. Pour les mystiques, c'est l'envoyé de Dieu. Il nous apprend chaque jour, un petit peu, que même le hasard n'est pas hasardeux, que pour savoir où est le bonheur, il faut être déjà heureux, que pour aimer, il faut déjà être fou amoureux, que pour soulever une montagne, il faut cesser d'être peureux, que c'est toujours possible quand on croit que c'est toujours possible... d'atteindre la cible... De marquer un but de plus à celui qui s'y attend le moins. Pour avoir plus de victoires et moins de déboires, il faut traverser, sans rien craindre en retour avec un cœur ouvert et des yeux presque fermés.
Avec lui, tous les comptes sont bons et le ballon un peu plus rond. Il court plus vite, saute plus haut, et frappe plus fort jusqu'à sceller leurs sorts.
La France va me gronder, mais qu'elle me gronde, si je lui dis qu'à lui tout seul revient la coupe du monde. Parce que ses déchets ne l'ont pas empêché d'être plus que parfait.
Avec sa conduite de bal, j'ai l'impression qu'il danse parmi les dormeurs du val, qui n'y sont pour que dalle.
Hier à Guingamp, avant-hier contre Lyon, j'ai vu Kylian avec dix ânes nous transpercer gentiment le crâne pour que l'on ne soit plus en peine ou en panne en sachant que le retournement de l'histoire est à la portée même d'un âne. Il suffit d'y croire ou s'y croire... Superman
Tous les français de souche ont pris la mouche déjà le 15 ou 16 juillet dernier. Les niais n'en reviennent toujours pas avec deux étoiles incrustées sur leur maillot : La première Zidane, et la seconde Kylian. Grâce à deux semences africaines, deux mères algériennes qui ont rendu la France un peu plus souveraine.