Un roman est presque irracontable en raison de son ton particulier. Il s'agit de l'histoire d'un frère et d'une sœur mais aussi d'une fille et de sa mère, construit avec des allers-retours temporels entre des dates clefs notamment 1996, l'année suivant l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo et 2013 où plane le fantôme prégnant de la triple catastrophe de 2011.
Écrire l'indicible
Une plume douce
Avec Soudain j'ai entendu la voie de l'eau Kawakami viole d'un des tabous fondateurs de presque toutes les sociétés humaines et pourtant, elle l'aborde avec le choix de l’implicite et de la douceur. Je crois que c'est pour ces raisons que je me retrouve tant dans son œuvre : un chamboulement, une remis en cause profonde et pourtant, la violence est feutrée, étouffée. Elle se focalise sur la beauté du quotidien, les petits choses qui rendent la vie précieuse et riche. J'ai été emmenée par le texte, secouée parfois, et il perdure une sensation de grand courage mais aussi de fatalisme face à ses évènements qui nous dépassent et façonnent nos vie, contre notre grès. Ce n'est pas un texte facile dans la mesure où sa structure et sa dimension contemplative demande d'être en phase avec la sensibilité de l'auteure pour ne pas passer à coté. Mais, si vous lisez cette chronique, si vous appréciez ce blog, il est très probable que ce roman vous parlera et vous touchera.
L'éditeur : http://www.editions-picquier.com/ouvrage/soudain-jai-entendu-la-voix-de-leau-2/D'autres articles :http://lirelejapon.blog.lemonde.fr/2016/10/20/soudain-jai-entendu-la-voix-de-leau-dhiromi-kawakami-souvenirs-de-sensations-exacerbees/https://www.telerama.fr/livres/soudain,-jai-entendu-la-voix-de-leau,147891.php
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