Une hausse significative
63 % très exactement de nos concitoyens en place des 51 % recensés en 2015, tandis que 37 % demeurent fidèles à l'inhumation. Le passage au crible des assurances obsèques par les services funéraires de la capitale confirme cette nette tendance ainsi que l'essor des crématoriums, 190 dénombrés en 2018 ; soit 20 fois plus qu'en 1980 où on n'en comptait que 9 sur le territoire. Par ailleurs ce sont les plus de 60 ans qui, à 70 %, se tournent vers cette solution.
Des croyants séduits
Première raison de cette augmentation, les croyants, pratiquants ou non, se laissent de plus en plus convaincre par cette perspective. A la source réfractaire à la crémation, l'Église catholique a progressivement dépassé ses réticences depuis les années 60 où elle tolère officiellement le procédé ; en conséquence ses fidèles vont de plus en plus naturellement vers ce choix, avec une hausse remarquable de 19 points sur trois ans.
Un autre rapport au corps
Ce choix est aussi motivé par le désir de neutraliser la dégradation de l'enveloppe charnelle ; c'est la raison invoquée chez 1/3 des femmes qui ont opté pour l'incinération et 34 % des jeunes qui trouvent dans la crémation un moyen de se rassurer face à la décomposition.
Quant aux seniors, ils disent être moins sensibles à cette question de conservation des restes, affirmant sans honte leur volonté de disparaître, de ne plus occuper de place. Enfin ils expriment le souci de protéger l'environnement en privilégiant une méthode moins polluante.
Cérémonie et personnalisation
Si la crémation s'impose comme incontournable, le désir d'organiser une cérémonie, religieuse ou non, perdure, ainsi que l'expriment 75 % des femmes, et 35 % des jeunes. Et la moitié des personnes interrogées ont formulé la volonté de personnaliser leurs funérailles, soit une majorité de personnes âgées, dont beaucoup ont été confrontées à l'organisation d'obsèques par le passé et en redoutent les problématiques et les complexités. 48 % sont d'ailleurs favorables à une orchestration en amont, via une assurance obsèques.
On soulignera enfin que la crémation est envisagée pour soi comme pour autrui, et que ce n'est plus un tabou d'en parler en famille : 79 % des individus consultés confirment avoir informé leurs proches de leur décision.