Magazine Société
Le projet de libéralisation (privatisation) des services postaux ne devrait pas justifier une gestion à contre courant. Malgré les effets d'annonce, le fonctionnement de la poste est un véritable défie au "Grenelle" de l'environnement.Il y a quelques décennies (la mise en place des codes postaux), La Poste s'était organisée en service de proximité. À presque chaque code postal correspondait un tri local permettant de conserver sur place le courrier local. Économies de moyens, de déplacements, et préposés connaissant leurs tournées.Depuis quelques mois, nous revoici dans l'ère de la centralisation maximale, avec son cortège de gabegie. Fini, le tri local du courrier, celui-ci faisant maintenant la navette hors du département pour revenir être distribué à quelques mètres de son point de départ. Le train (que deviennent les TVG de La Poste?) n'est même plus utilisé au profit (!) de camions (dire que les transporteurs se plaignent!). Les préposés embauchent maintenant à des (dizaines de) kilomètres de leurs tournées avec ce que cela comporte de consommation de carburant (et une pensée émue aux cyclistes qui n'en demandaient pas tant).Je suis persuadé que lorsque ce mode de fonctionnement a été pensé, il en ressortait une réelle économie financière, ou alors il faut expliquer. Mais qu'en est-il du bilan carbone de l'opération? Combien de tonnes de pétrole brûlées en plus? Qu'en pensent nos ministres, sur la brèche de l'énergie depuis plus d'un an? L'absence actuelle de concurrence ne devrait pas permettre n'importe quoi. Tout au contraire, l'exemplarité devrait être de mise.