#thelancet #lorcaserin #diabètedetype2 #surpoids #obésité Effet du lorcaserin sur la prévention et la rémission du diabète de type 2 chez les patients en surpoids et obèses (CAMELLIA-TIMI61) : essai randomisé contrôlé par placebo

Publié le 08 octobre 2018 par Tartempion77 @NZarjevski

Diagramme de détermination d'un poids corporel trop bas (Underweight), normal (Normal weight); d'un surpoids (Overweight) et d'une Obésité (Obese), en fonction de la taille des sujets; ainsi que des fourchettes d'Indice de Masse Corporelle correspondantes (IMC correspondantes) [BMI sur le présent diagramme].
Height (meters) = Taille (mètres)
Weight (pounds) = Poids (livres)
BMI (Body Mass Index) = IMC (Indice de Masse Corporelle)


Il existe une relation directe entre poids corporel et risque de diabète. Il a été ainsi montré que le lorcaserin, un agoniste sélectif du récepteur 2C de la sérotonine, suppresseur de l’appétit, facilite une perte de poids soutenue chez les patients obèses ou en surpoids. Notre but était d’évaluer les effets à long terme du lorcaserin sur la prévention du diabète et sa rémission.
Dans cet essai randomisé, en double-aveugle, contrôlé par placebo effectué dans huit pays, nous avons recruté des patients en surpoids ou obèses (BMI 27 kg / m2) ou à risque élevé de maladie vasculaire athérosclérotique. Les patients éligibles étaient âgés de 40 ans ou plus ; les patients à risque élevé de maladie vasculaire athérosclérotique devaient être âgés de 50 ans ou plus, diabétiques, et présenter au moins un autre facteur de risque additionnel. Les patients étaient répartis dans les groupes au hasard pour recevoir le lorcaserin (10 mg deux fois par jour) ou le placebo correspondant. De plus, tous les patients avaient accès au programme standardisé de gestion du poids, basé sur une modification du mode de vie. Le paramètre métabolique principal (préspécifié) au moment de l’apparition d’un diabète patent était évalué chez tous les patients prédiabétiques à la ligne de base. Les critères secondaires préspécifiés d’efficacité étaient l’apparition d’un diabète patent chez tous les patients non diabétiques, l’atteinte d’une normoglycémie chez les patients prédiabétiques, et le changement en hémoglobine glyquée (HbA1c) chez les patients diabétiques. L’hypoglycémie était prise en compte comme paramètre préspécifié d’innocuité. L’analyse des résultats a été réalisée sur population en intention de traiter, à l’aide du modèle des risques proportionnels de Cox pour ce qui est des analyses temporelles des données. (…).
Entre le 7 février 2014 et le 20 novembre 2015, 12 000 patients ont été répartis de manière aléatoire pour recevoir le lorcaserin oule placebo (6 000 patients dans chaque groupe) et suivis sur une période médiane de temps de 3.3 ans (Intervalle Interquartile [IQR] 3.0-3.5). Àla ligne de base, 6 816 patients (56.8%) étaient diabétiques, 3 991 (33.3%) prédiabétiques, et 1 193 (9.9%) normoglycémiques. À un an, les patients traités au lorcaserin présentaient une perte nette de poids de 2.6 kg supérieure à celle des patients recevant le placebo (Intervalle de Confiance [IC] 95% 2.3-2.9) pour ce qui est des patients diabétiques, de 2.8 kg supérieure pour ce qui est des patients prédiabétiques, et de 3.3 kg pour ce qui est des patients normoglycémiques (p<0.0001 pour toutes les analyses). Le lorcaserin a réduit le risque de déclenchement d’un diabète patent chez 19% des patients prédiabétiques (172 [8.5%] sur 2015 versus204 [10.3%] sur 1976 ; hazard ratio 0.81, IC 95% 0.66-0.99 ; p=0.038) et par 23% des patients non diabétiques (174 [6.7%] sur 2 615 versus 215 [8.4%] sur 2 569 ; 0.77, 0.63-0.94 ; p=0.012). Le lorcaserin a eu pour effet un accroissement non significatif du taux de patients prédiabétiques atteignant la normoglycémie (185 [9.2%] versus 151 [7.6%] ; 1.20, 0.97-1.49 ; p=0.093). Chez les patients atteints de diabète, le lorcaserin a eu pour effet une réduction de HbA1c 0.33% (IC 95% 0.29-0.38 ; p<0.0001) comparé au placebo à un an, à partir d’une ligne de base moyenne de 53 nmol/mol (7.0%). Chez les patients diabétiques à la ligne de base, de sévères hypoglycémies assorties de complications étaient rares, plus fréquentes, toutefois, avec le lorcaserin (12 [0.4%] versus quatre [0.1%] évènements ; p=0.054).
Le lorcaserin diminue le risque de déclenchement d’un diabète, induit une rémission de l’hyperglycémie, et réduit le risque de complications microvasculaires chez les patients obèses et en surpoids, soutenant ce faisant son rôle thérapeutique complémentaire à celui d’une modification du mode de vie pour la gestion à long terme du poids corporel et de la santé métabolique. Erin A Bohula, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 4 octobre 2018
Financement : Eisai
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ