xxvi
Comme les dieux gavant leur panse,
Les Prétendants aussi.
Télémaque en est tout ranci :
Il pense à la dépense.
Neptune soupe à Djibouti,
(Près de la mer salée).
Pénélope s’en est allée.
Tout le monde est parti.
Un poète, que nuls n’écoutent,
Chante Hélène et les Œufs.
Le chien du logis se fait vieux :
Ces gens-là le dégoûtent.xxxv
Un Jurançon 93
Aux couleurs du maïs,
Et ma mie, et l’air du pays :
Que mon cœur était aise.
Ah, les vignes de Jurançon,
Se sont-elles fanées,
Comme ont fait mes belles années,
Et mon bel échanson ?
Dessous les tonnelles fleuries
Ne reviendrez-vous point
À l’heure où Pau blanchit au loin
Par delà les prairies ?xlv
Molle rive dont le dessin
Est d’un bras qui se plie,
Colline de brume embellie
Comme se voile un sein,
Filaos au chantant ramage –
Que je meure et, demain,
Vous ne serez plus, si ma main
N’a fixé votre image.vii
Industrieux fils de Dédale
Qui ressuscitez dans Paris –
Pourquoi, j’y entrave que dale –
Tant de singes en vain péris ;
Et de quoi sert que Dieu les tue
Si vous nous fichez leur statue ?
Il faut vivre, se faire un nom.
– Eh ! Qui de savoir s’évertue,
Par la racine ou non,
Comment vous mangez la laitue.
Paul-Jean Toulet, Trois contrerimes et un dixain, in Toulet, Les Contremines, Nouvelles contrerimes, présentation par Jean-Luc Steinmetz, collection GF, Garnier Flammarion, pp. 59, 68, 79 et 133
Bio-bibliographie de Paul-Jean Toulet
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