L'élection de M.Macron a été un rejet de l'homme politique traditionnel. Et l'opposition demeure la meilleure alliée de notre président. Lorsqu'elle le dénonce, elle rappelle à l'opinion qu'il n'y a, toujours, aucun choix.
Pourtant, il y a peut-être eu un, très faible, espoir déçu. Nous découvrons que M.Macron est un libéral jurassique. Quelque chose qui semblait avoir disparu avec MM. Blair et Clinton. Or, il aurait pu être autre chose. Une relecture du radicalisme, ou de la "troisième gauche". Un élève de Paul Ricoeur.
Cette pensée, qui a forgé le pays, est très proche du libéralisme, mais ce n'est pas du libéralisme. C'est un individualisme farouche, mais un libertarisme solidaire. On y aime l'entreprise, au sens projet noble et aventureux ("venture" en anglais), mais pas le salariat (perte de liberté). L'Etat y est vu comme un danger totalitaire. Il est donc maigre, et contrôlé. La différence avec le libéralisme moderne, c'est que l'on n'y célèbre par les "premiers de cordée" à la Ayn Rand. L'être d'exception n'est pas un démiurge, ultra riche, il est dévouement à la cause public, à la Pasteur. En effet, les hommes y naissent et y demeurent éternellement égaux. Et, donc, les réformes n'y sont pas imposées, elles font partie d'un projet national, désiré par tous.