« True Grit » semble évident, pour la quête, ici réalisée par les deux frangins, très différents mais aimants, magnifiquement interprétés par Joaquín Phénix (le perturbé et violent Charlie Sisters) et l’excellent John C. Reilly (Elie, le plus sage, caché sous une bonhommie apparente).
Cela dit, j'ai aussi pensé à l'excellente adaptation du roman de Steinbeck : « Des souris et des hommes » en suivant de près les tribulations de ces deux frères, très différents. En voyant la gentillesse d’Elli (John C. Reilly), comment ne pas penser au handicap léger de Lenny (John Malkovich) dans le film de Gary Snise de 1992. Sauf que là, c'est lui qui réfléchit, et veille sur son frère, qui ne lui rend pas très bien.
Des gestes pour se retrouver et parler...
Quant aux « Moissons du ciel », de Terence Malik (1978), cette référence vient peut-être (sans doute), de ces paysages de prairies sauvages et vierges traversées , ou de cette scène d'ouverture avec une grange en feu au milieu de nulle part, la nuit..
Un autre film au moins vient aussi à l'esprit dans la seconde partie, on le verra plus loin.
Les deux frères font donc « le ménage » pour l'un de ces grands propriétaires, et, comme une ironie du sort, eux et leurs compagnons finiront décimés à un moment donné, d'une certaine manière, par l'appât du gain. Et c'est à ce moment que les images du « Trésor de la sierra Madre » (John Huston, 1948) avec sa morale implacable reviennent en mémoire.
Alors oui, certain parmi eux espéraient une vie meilleure et rêvaient d'équité et de partage, et l'auraient sans doute méritée...mais le pays dont ils ont foulé le sol, et la terre en général, ne l'a pas jugé de cette façon. C'est le drame de cette histoire, où chacun doit lutter contre la vie sauvage (araignée cherchant la chaleur : une scène absolument horrifique, ours visitant le camp de nuit, pour se repaître d'un cheval...), la cupidité de certains hommes ou femmes, et ses propres démons, souvent liés au passé.
Il y a tant de choses à dire sur « Les Frères Sisters », que le mieux est d'y retourner. Pour mieux en tirer la substantifique moelle. Une chose est sûre : c'est un grand film, et un très bon western.