Nicolas de Staël nous met en chemise et au vent la pierre fracassée.
Dans l’aven des couleurs, il la trempe, il la baigne, il l’agite, il la fronce.
Les toiliers de l’espace lui offrent un orchestre.
Ô toile de rocher, qui frémis, montrée nue sur la corde d’amour !
En secret un grand peintre va te vêtir, pour tous les yeux, du désir le plus entier et le moins exigeant.
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The field of each and every one of us, the dispirited, is momentarily overcome.
Nicolas de Staël puts us into shirts and casts the pulverized stone to the wind.
In the swallow-hole of colour, he drenches it, bathes it, shakes it, crimps it.
The canvas makers of space offer him an orchestra.
O rock canvas, which quivers, nakedly exposed on the strings of love!
Secretly, a great painter comes to clothe you with the most complete and least demanding desire, for all to see.
1952
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René Char (1907-1988) – Recherche de la base et du sommet. II. Alliés substantiels, Œuvres complètes