Lettre à Michel Onfray

Publié le 07 octobre 2018 par Rolandlabregere
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Michel,

mon cœur d’artichaut,

mon chou flétri,

mon chouchou décatit,

mon Cachou,

Michou,

Ta lettre, bien diffusée, a retenu toute mon attention.

Tu as un peu trop forcé sur les  vidéos de Desproges et, sans t’en rendre compte, tu es passé à côté (en fait assez loin) de la verve du polémiste, de la gouaille de l’humoriste et du style de l’auteur aux philippiques finement travaillées. Tu le sais pourtant, imiter le talent des autres ne rend pas soi-même l’égal des plus grands. Tu as voulu plagier un artiste, tu t’es révélé arpète besogneux.  C’est que faire polémiste, mon gros couillon, demande une forme d’endurance et aussi une humilité qui semblent te faire défaut.  Tu t’es imaginé en Voltaire. Voilà qu’il te faudra beaucoup travailler pour rayonner en Piron. Il y a longtemps que tu n’es plus professeur des classes terminales. Le souvenir devrait néanmoins t’orienter vers les bons textes de Cicéron qui s’y connaissait en formules qui font mouche.

Ton courrier au président que tu appelles Manu, sans aucune distance rhétorique, m’a laissé sur le cul. Si je me permets d’être aussi direct,  vois-tu mon Michou, c’est que question cul tu as fait le plein, En long et en large, tu nous expliques ce que le doigt dans le cul veut dire. Avec cette délicatesse digitale qui s’épanouit les soirs de chasse entre porte-flingues avinés, tu nous as dit, comment le bon peuple était berné. Ce n’est pas qu’on va trouver que tu as tort. L’idéal est de distinguer les mots pour le dire.

Il me semble, malgré tout, mon gros chou fané, que tu es content de toi. Tu parais épanoui après cette missive ravageuse pour ta pensée philosophique que tu as toujours voulue de belle hauteur. D’ailleurs, tu en annonces d’autres. « C’est une bonne nouvelle », dis-tu. En effet, tu disposes de « plus de temps »  depuis que tes cours, écris-tu au président,  « sont passés à la moulinette de ton rectum citoyen ». As-tu pensé à consulter, mon chouchou ?

« On sait, dis–tu pour conclure tout provisoirement, que le sage montre la lune et que l’imbécile regarde le doigt ».  Fais attention néanmoins que celui qui regarde le doigt ne  découvre pas, par effet de métonymie, le trouduc de service.

Sois assuré que je serai avide de tes prochaines correspondances.

Salut Michou.