En quelques lignes il en récapitule les inconvénients qui feraient regretter son HLM.
Tout n'y était pas également rose: il fallait rendre la justice, attendrir la viande du faucon, tuer Jean sans Peur, faire chauffer l'huile bouillante pour arroser les assaillants, nounir les perroquets, réparer les échelles, se coiffer de plumes d'autruche certains jours de tournoi, manger du cygne (qui est très dur), et faire taire les grenouilles qui criaient dans les douves, souvent même boire avec excès. Les armures, par temps de pluie, se rouillaient sur le corps. Leurs articulations grippaient. Il fallait les ouvrir avec des tournevis, des leviers, des coins, des clefs anglaises. Dans des endroits mal éclairés, par des vitraux de couleur foncée, rares et peu efficaces dans ces murs de trois mètres. Si bien qu'une grande partie du temps les hommes les plus considérables vivaient, dans un jour glauque, comme dans un aquarium, une espèce de vie de poissons rouges, ornés, par leurs vêtements de l'époque, de nageoires, de crêtes d'urodèles, de queues de lézard, d'oreilles de caniche, d'uniformes de batracien. Ces ténèbres du Moyen Âge ne permettaient que de vivre à tâtons. Ce fut ainsi que le roi Dagobert fut amené par I'obscurité à mettre sa culotte à l'envers. Sans le grand saint Éloi, qui veillait à toute chose, il se fût couvert de ridicule.
La Montagne, 29 octobre 1963