Jean-Luc Hudry , auteur du très réjouissant « Ça va comme un samedi… même le lundi !« , aux Editions Leduc vous donne quelques pistes pour aider votre progéniture (et vous au passage) à se défaire de ses réflexes pessimistes. Extrait publié sur Parole de Mamans, le premier réseau social des mamans.
S’il nous arrive fréquemment de croire que tout est joué d’avance et que le monde a une dent contre nous, les enfants eux aussi adoptent assez tôt le réflexe pessimiste face à une situation nouvelle de la vie quotidienne. Face au « Maman, je n’y arrive pas, je ne sais pas… », quelle attitude faut-il adopter ? Comment aider ses enfants sans les assister ?
Confiance et autonomie : Confondre « aider » et « assister »
Quoi de plus naturel que de vouloir aider ses enfants ? Or, ranger la chambre ou faire les devoirs à leur place, c’est finalement passer du temps là où il leur incombe de le faire. Certes, cela part d’un bon sentiment (aider) ou, par lassitude, montre votre envie d’en finir au plus vite. Pourtant, cette attitude n’est ni constructive ni positive, car elle révèle chez vous un besoin de baliser constamment le terrain en cherchant à réduire tous les risques et à ne surtout rien faire qui puisse heurter vos chérubins.
Par conséquent, en faisant quelque chose à la place de vos enfants :
- Vous apportez une solution qui vous satisfait, vous, parent.
- Vous solutionnez un problème sur l’instant, mais c’est tout.
- Vous fabriquez de l’éphémère et du court terme : vous n’apprenez rien à vos enfants pour leur avenir En vérité, vous ne les aidez pas : vous les assistez.Votre démarche ne construit rien de durable.Vous essayez bien de râler, de les menacer et répétez que c’est la dernière fois. Hélas, un réflexe pessimiste fait que vous remettez le couvert à chaque demande de leur part. Résultat : vous perdez en crédibilité et vous récoltez du stress, de l’inquiétude et de la fatigue inutiles.
À retenir : Si les demandes se renouvellent des quantités de fois dans l’enfance, puis à l’adolescence, et que la réponse parentale est toujours la même – « ne bougez pas les enfants, j’arrive vous donner la solution » – où se situe la frontière entre l’aide nécessaire aux enfants et une certaine forme de « surassistance » ?
Trop aider provoque un manque de confiance chez vos enfants
Dès lors que vous entourez vos enfants de trop d’attention, au risque de les étouffer, et que vous leur fournissez par principe les solutions à leurs problèmes, vous aboutissez au résultat inverse de celui recherché :
- Ils se recroquevillent et deviennent quasi dépendants des autres.
- Ils ne développent pas leurs propres capacités.
- Ils sont privés de réussir par eux-mêmes et de la joie que cela procure. Le « Je n’y arrive pas » peut alors se transformer en « Je ne suis pas à la hauteur, je n’arrive à rien », et donc impacter tous les domaines de leur vie privée et professionnelle. Pour le dire autrement : à force de répéter que l’on n’y arrive pas et de compter sur une aide extérieure pour résoudre chaque problème, vous risquez d’engendrer chez eux un manque de confiance et d’autonomie.
À retenir : que fera votre enfant quand vous ne vous substituerez plus à lui pour trouver une solution? d’autant qu’il n’est pas dupe, quand vous l’aidez pour un exercice, il sait que c’est vous qui avez décroché une bonne note, pas lui ! Pensez-vous que sa confiance en sorte renforcée ? Comment réagira-t-il le jour où il sera confronté à un vrai gros problème ?
En adoptant cette attitude faussement positive, vous n’aidez pas votre enfant à construire sa vie. Installez donc une véritable habitude optimiste et décisive.
La solution optimiste :
« Je ne donne pas de poisson à mes enfants, je leur apprends à pêcher. »
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Préférez « apprendre à pêcher » à « donner du poisson »
On connaît tous l’expression « Il vaut mieux apprendre à pêcher que donner du poisson ». Elle s’applique particulièrement aux enfants puisque l’on construit sa vie dans les premiers âges. Quelle est l’idée? Face aux événements de la vie, donnez 5 poissons à votre enfant, il pourra manger 5 fois, mais que fera-t-il après ? Apprenez-lui à pêcher, il pourra s’alimenter pendant toute sa vie. Tout est dit.
Apprendre à pêcher c’est d’abord expliquer à vos enfants qu’ils ont besoin des autres et d’eux-mêmes. En les laissant faire, vous sollicitez l’initiative, la responsabilité individuelle, la créativité, la recherche de solutions. Cette démarche est plus constructive, solide et s’étend sur le long terme.
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Montrez la voie et et encouragez l’initiative
Il est important d’inviter à se lancer dès le plus jeune âge. Comment faire pour apprendre à votre enfant à « pêcher »? Voici une méthode en 4 étapes :
- Expliquez-lui pourquoi il est nécessaire de ranger sa chambre, par exemple.
- Montrez-lui comment y arriver en lui donnant une méthode, et ce qu’il va y gagner.
- Mettez-le en confiance, même si la tâche lui semble grande.
- Félicitez votre enfant le jour où il y arrive, même imparfaitement.Par conséquent, montrer une méthode, guider, corriger, encourager, motiver et faire faire par l’intéressé, ça, c’est lui apprendre à « pêcher ».
À retenir : vous vous réjouissez que vos enfants réussissent tout ce qu’ils entreprennent? tant mieux. assurez-vous seulement que vous leur avez appris à faire par eux-mêmes, à se débrouiller, et que vous leur avez donné confiance en eux en montrant… que vous aviez confiance en eux.
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Apprenez à vos enfants à construire leur vie
À quel moment construit-on la cheminée d’une maison? Au début des travaux ou à la fin? À la fin, oui. Pour la placer sur le toit, il aura fallu passer par des tas d’étapes, concevoir un projet, trouver un financement, un terrain, un architecte, construire les fondations, la cave, le rez-de-chaussée et ainsi de suite jusqu’au toit. Cette maison c’est votre vie ou celle de vos enfants. Attendez-vous à rencontrer des imprévus, des bonnes surprises et des moins bonnes, voire de franchement mauvaises. Vous devrez faire face à tout cela et, un jour, vous verrez la fumée s’échapper de la cheminée.
Cet exemple simple, destiné aux enfants, illustre que la vie se construit marche par marche. Et que, même s’ils ont besoin d’aide extérieure pour construire la maison, finalement ce sont eux qui l’habitent. Naturellement, on a toujours besoin des autres. Mais leur rôle change avec le temps et comme la chenille et le papillon, vient toujours le moment de voler de ses propres ailes.
À retenir : Les enfants ont besoin des autres pour apprendre et grandir. Ils ont besoin d’eux-mêmes pour construire et piloter leur vie.
Retrouvez d’autres conseils pour voire la vie en mode « optimiste » dans le livre « Ça va comme un samedi… même le lundi », aux Editions Leduc