À noter également que la courbe des taux d’emprunt américains est désormais presque plate (le taux d’emprunt à 1 an est presque équivalent au taux à 10 ans sur les marchés obligataires), ce qui a souvent été une situation préalable aux périodes de récession. Enfin, d’autres facteurs viennent complexifier la situation, notamment la montée du populisme de part et d’autre de l’Atlantique.
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Pour autant, même aux Etats-Unis, des divergences s’observent. Au premier trimestre, le S&P 500 a par exemple progressé de 2,65%, mais lorsque l’on retire la contribution des « FAANG » (Facebook, Apple, Amazon, Netflix, Google), la performance de l’indice devient négative de 0,73%. Ces cinq valeurs représentent donc à elles seules le principal moteur de l’indice. Lorsque l’on parle du S&P 500, il faudrait désormais préciser si l’on parle d’un « S&P 5 » (dominé par les FAANG) ou d’un « S&P 495 » excluant ces grandes success stories américaines.
Pour autant, malgré cette situation contrastée, les risques restent actuellement assez limités. Aucun krach majeur ne semble se profiler à court terme, même s’il est évident que les marchés traverseront des phases de consolidation dans les prochains mois et les prochaines années. Globalement, le risque pour les investisseurs est surtout de faire face à des rendements plus faibles qu’auparavant tout en subissant une volatilité accrue. Dans ce contexte, la meilleure stratégie à adopter au sein des portefeuilles actions est la diversification des risques. Nous privilégions ainsi la construction de portefeuilles d’actions internationales composés de valeurs représentant les grandes tendances de demain. Cette stratégie permet d’adopter une approche de long terme tout en diluant les risques régionaux, notamment politiques. Les secteurs à privilégier dans ce contexte sont ceux du big data, de la sécurité et de la cyber-sécurité, des nouveaux modes de consommation, de la santé, des services à la personne ou encore de la consommation domestique en Asie.
Les portefeuilles obligataires doivent quant à eux être couverts contre le risque de remontée des taux, aussi bien présent sur la dette italienne (risque politique) qu’allemande (niveaux incohérents avec les fondamentaux). Le high yield européen offre peu d’opportunités et nous en restons donc éloignés. Les obligations convertibles présentent davantage d’intérêt grâce à une exposition aux marchés actions associée à des risques limités. Les devises « refuges » (dollar, yen, franc suisse) offrent également une protection contre les risques et notamment contre une éventuelle perturbation des marchés émergents. Enfin, l’or est un actif intéressant, aussi bien comme couverture contre l’inflation que comme source de diversification.
A propos de l'auteur : Laurent Gaetani est directeur général de Degroof Petercam Gestion.