Question : Tu as une chance sur combien de te casser la gueule ?
Réponse : Une chance sur deux
C'est une question de probabilités... une mise en rapport entre le nombre de cas favorables et le nombre de cas possibles.
Tout le réel peut devenir une usine à produire des statistiques. Un théâtre d'enfer pour traders !
Question : Tu as une chance sur combien de te tromper de femme ?
Réponse : Autant que de tromper ta femme... toujours une chance sur deux.
Et même si ça agace, c'est souvent pile ou face.
Une chance sur deux de perdre la face.
Y a pas plus sérieux que le démon du jeu... il passe, repasse et outrepasse les bornes de ton entendement. C'est ainsi qu'on évalue la menace : une chance sur deux de boire la tasse.
C'est statistique et non fantastique.
Comme si tout le réel était rivé au diable et privé de Dieu.
Tous ceux qui comptent, regardent fort peu les cieux... toute la série de tacles et point de miracle.
Tu es, nous sommes des cigognes : on ne prend conscience du réel que lorsqu'on s'y cogne!
Nous vivons sous influence et pour réduire notre angoisse, ignorer la poisse et augmenter notre niveau de conscience : on fait appel à notre sens des nuances. On affine nos calculs et on prend un peu plus de recul :
On te dit : il y a 49% de chance pour que tu réussisses et 51% de chance pour que tu rates ta mission sur terre...
Tu te dis : ciel! Où sont passés les cieux ? Avant de te ranger comme un vers de terre.
49% pour être exalté et 51% pour être inhibé ou comme dirait Coluche : couilles croisées sous la table des multiplications et des divisions...
C'est la même qui va te suggérer in fine, ce qui est ou n'est pas rentable.
Que cela te soit statistiquement agréable ou désagréable, aimable ou lamentable.
Le présent est une prison et à travers les barreaux tu vois jusqu'à quel point le passé éclaire l'avenir, le mine, le détermine et le contamine.
Tu as une chance sur deux de t'en sortir... une chance sur deux de ne pas t'en sortir.
Tu ris ?
Pourquoi est-ce que tu ris ?
Parce que tu as enfin compris que toute vie se résume à un pari ?
Qu'il ne faut pas charrier, il faut parier parce que c'est toujours 50,50. Moitié, moitié...
Et plus tu prends de la bouteille et plus tu le sais. Il suffit de traverser la rue, pour ne pas perdre ces choses de vue. Non pour trouver du travail mais pour comprendre qu'il n'y a rien qui vaille !
Tu peux tomber sur ton percepteur d'impôts, sur un méchant créancier, sur ta femme dans les bras d'un tiers ou sur la mort en personne... il te suffit de péter un câble au passage.
On te dit pendant que tu prends ton repas, qu'on peut mathématiser ton trépas selon que tu traverses ou pas le champ des possibles avec la précision d'une horloge suisse... que ce n'est jamais du 50-50 mais du 23-77 ou du 3-97 comme prise de tête.
Ne sois pas bête, parce que j'ai déjà vu 3 l'emporter sur 97 et 1 sur 99...
Je le sais... ce n'est pas statistique, mais c'est fantastique ! Un conte de fées féérique.
Il suffit d'y croire pour avoir une chance sur une de faire vibrer ta conscience.
Pour ne plus être à la rue, il suffit en effet de traverser... non le réel, mais l'imaginaire... vas-y !