On peut adopter le point de vue plus raisonnable que la diminution de l’apport calorique et un régime alimentaire diversifié et équilibré, ainsi que la pratique de l’exercice physique constituent très probablement le meilleur rempart contre la prise de poids, le surpoids et l’obésité. Certains experts cependant, arguent que face au fléau de l’obésité et de ses comorbidités, il y a la chirurgie bariatrique certes, mais les médicaments aussi, qui ne doivent pas être oubliés. Cette étude, présentée dans le New England Journal of Medicine nous propose un point sur la lorcasérine (Belviq), un des médicaments derniers-nés de perte de poids, vendu aux Etats-Unis. Une confirmation de sa sécurité mais un bilan mitigé sur son efficacité.
L'Agence européenne du médicament avait refusé la commercialisation de la lorcasérine en Europe, en l'absence de bénéfice tangible sur le poids et les comorbidités de l’obésité.
C’est un consortium de chercheurs de plusieurs instituts en Australie, aux Bahamas, au Canada, au Chili, au Mexique, en Nouvelle-Zélande, en Pologne et aux États-Unis qui a mené ce large essai clinique international randomisé sur 12.000 participants en surpoids et obèses, présentant une athérosclérose ou plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire. L’analyse des données révèle que les patients qui ont pris la lorcasérine sur une période de 40 mois ont perdu 2,8 kg de plus que ceux ayant pris un placebo.
Lorcasérine et risque cardiovasculaire : alors que certains médicaments amaigrissants ont été documentés, dans le passé, comme entraînant une augmentation du risque cardiovasculaire, dont de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral, ces effets indésirables ayant motivé leur retrait du marché, cette étude semble confirmer l’absence de risque similaire avec la lorcasérine : ici, les chercheurs constatent en effet l’absence d’augmentation d’incidence d’événements cardiovasculaires chez les patients prenant ou ayant pris la lorcasérine vs placebo.
Enfin, rappelons que de tels médicaments permettent de perdre en moyenne entre 3 et 7 % de poids corporel, et que s’ils apparaissent comme une option facile pour perdre du poids, leur prise doit être combinée à un régime alimentaire équilibré et à un programme d'exercice.
N.B. Cet essai a été financé par la société pharmaceutique japonaise Eisai, qui détient les droits de développement et de commercialisation de la lorcasérine.
Source : The New England Journal of Medicine August 28 2018 DOI: 10.1056/NEJMoa1808721 Cardiovascular Safety of Lorcaserin in Overweight or Obese Patients
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Équipe de rédaction Santélog Sep 30, 2018Rédaction Santé log