L’action se déroulant dans ma ville, j’ai donc pris grand plaisir à reconnaître les différents endroits décrits au fil des pages (le French Kiss, le Royal Baudouin Tennis Club, etc), ainsi que certains personnages, dont la sympathique brésilienne Ivonne. Ajoutez à cela des dialogues bien de chez nous et des expressions belges absolument savoureuses (et reprises dans un petit lexique en fin d’ouvrage), et je me suis senti à la maison tout au long de cette lecture. De plus, l’ambiance bruxelloise pleine d’humour permet d’alléger quelque peu cette histoire de tueur en série riche en hémoglobine.
L’ambiance était donc là pour me séduire, mais l’intrigue, certes classique mais particulièrement prenante et pourvue d’un final imprévisible, n’est heureusement pas en reste. L’enquête menée par l’inspecteur bruxellois David Corduno et son équipe parvient en effet à entretenir le mystère jusqu’à la dernière page. L’identité du tueur en série sanguinaire qui multiplie les crimes horribles tout en narguant la police, s’avère en effet difficile à deviner et incite à tourner les pages… même si le manque d’indices n’est pas uniquement frustrant pour les enquêteurs.
La narration, qui privilégie l’efficacité, alterne habilement les points de vue des enquêteurs, des futures victimes et du meurtrier, avec une nette préférence pour les passages dédiés à ce dernier. À l’inverse des scènes où les auteurs ont plus tendance à simplement décrire les évènements, celles-ci invitent le lecteur à partager les pensées morbides du tueur et sont du coup beaucoup plus immersives.
Il serait dommage de passer à côté de ce polar au décor bruxellois séduisant, proposant une très bonne intrigue, surtout que la version on-line est disponible pour seulement 1,49 euro.
Personnellement, je serai de la partie pour la suite des aventures de l’inspecteur David Corduno et de son équipe.
Jeux de mains… par Yves Laurent, Esfera Éditions, 374p., 18€
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