(NB : je désapprouve absolument ce que suggèrent ces volutes, qu'on se le dise)La vie intérieure est la vie tombée amoureuse de cette transparence nue qui se donne entre deux pensées, entre deux respirations. Souvent, on la découvre d'abord comme par hasard, au détour d'un moment ordinaire.Mais comment la retrouver ?Une aide puissante peut être la compréhension que cet "état" est en réalité la toile de fond de chaque instant du quotidien.Une douleur aux fesses ? Voir que c'est comme une étoile dans le ciel de la Présence sereine.Un choc du à une contrariété (par exemple, pour recevez un rappel des Impôts et vous réalisez que vos économies ne pourront vous payer votre super voyage en Inde) ? Une vague dans l'océan limpide de la conscience.Ici, il ne s'agit pas de fixer la sensation de panique, de choc, de colère, de mal au ventre, en l'opposant à une paix supposée. Si l'on fait ça, on se heurtera vite à une frustration irrépressible, et c'en sera fait de nos belles résolutions. On conclura que "c'est juste des mots" et on ira chercher une consolation dans le frigo. Et ainsi, les années passant, la vie intérieure restera un songe.Je suggère plutôt d'examiner avec un grain de folie, avec le corps et l'esprit, sans vivre sous la tyrannie de la dualité entre "ressenti" et "intellect". L'important est d'y mettre tout son être. Voilà pourquoi la douleur est souvent un facteur de motivation puissant.Tout est conscience. Réfléchissons-y, de tout notre être, sans séparer, sans préjugés. Tout apparait dans l'espace de conscience, de Présence, qui ne disparait ni n’apparait. Il faut jouer avec ça, comme un chat avec une souris. Il faut chercher à détruire cette idée, à la déchirer, à la tester, à la frapper dans tous les sens, pour en avoir le cœur net. N'est-ce pas le plus important ? Ne pas lâcher la proie. Chercher l'issue, comme un besoin vital d'air. La vie intérieure doit se révéler une question de survie. Si vous explorez simplement dans l'espoir d'un mieux, vous n'aurez rien. Quand vous dites "c'est intellectuel", c'est souvent l'expression (un peu hypocrite) d'un manque d'intensité. D'un manque d'ardeur. Quand je me surprends à faire ce jugement, je prends le temps de me calmer, de prendre du recul, puis j'y reviens. Et, à presque tous les coups, je vois clairement que j'ai manqué d'honnêteté. J'ai fait preuve de paresse.D'un autre côté, il y faut une profonde détente, un total laisser-aller, se hâter lentement. C'est un peu comme tout ce qui est vital : une présence totale et, dans le même acte, un don entier de soi."Tout est conscience""Tout est dans la conscience"Est-ce vrai ou non ?Est-ce un gentil bavardage du dimanche soir pour se préparer au lundi, ou bien la merveille des merveilles ?Car enfin, si c'est vrai, alors c'est la découverte la plus bouleversante de toutes. En comparaison, une EMI ou une sortie du corps de sont que des ballades pour caniche.Et c'est autant une affaire de foi, de lâcher-prise, que de technique, je veux dire de geste. Non le geste mécanique du cuisinier du dimanche qui tente une pâte à pizza, mais la caresse fluide, toute plume, sur le cou du chat.Par exemple, la position du corps. Essentiel.Oui, tout est conscience ; oui, le corps apparait et disparait dans la conscience.Mais non. En réalité, si je regarde avec passion, avec des regards tactiles, je vois que ce corps est comme un ensemble de vagues dans l'océan de la Présence sans rebords définit. Et que la position est une question importante, aux infinies ramifications et d'une abyssale profondeur.J'y reviendrai.Maintenant, plongeons.