Ce genre d’albums ne requiert définitivement aucun effort : une seule écoute, et la flèche de Cupidon vous touche en plein cœur !
Dogviolet désigne évidemment une espèce de violette. Pourtant, le visuel choisi s’éloigne de cette image bucolique, entre noirceur, froid et tout ce qui ressort de ce miroir brisé qui laisse la chanteuse en arrière-plan… Laurel livre un album tout sauf complaisant, sur un thème éculé mais toujours aussi passionnant : l’amour. Le ton est donné. Et pourtant…
Quelle voix ! Quel jeu de guitare et de basse !!! Laurel déploie son rock, sans la moindre concession, et la batterie de Samuel Roux l’accompagne sans superflu, avec efficacité, comme en plein concert.
La musique de Dogviolet est à l’image de la chanteuse, et non du visuel choisi qui est volontairement trompeur ou, en quelque sorte, tout sauf un signe de bienvenue. Car les paroles ont beau être un reflet de la réalité de ce que l’amour apporte de positif ou de négatif, le sentiment demeure globalement optimiste (« Life worth living », « Adored ») sans pour autant tombé dans la naïveté (« Same mistakes », « Empty kisses »).
De son côté, la production est plutôt brute, même si jamais agressive, avec quelques accents à mi-chemin entre grunge et punk, et encore une fois, une voix puissante mais toujours maîtrisée. Mais attention, les moments blues ne sont pas loin non plus (« Crave »), comme pour nous rappeler que le mot rock – comme toute autre étiquette – est plus que jamais un fourre-tout qui n’a de sens que lorsque la musique commence. Ici, j’avoue que Laurel me fait inévitablement penser à son aînée anglaise PJ Harvey, mais aussi et surtout à EMA, dont elle se rapproche le plus à mes yeux.
Sans l’ombre d’un doute, nous tenons là l’un des albums rock de l’année. Mais le monde ne s’en rendra peut-être compte que plus tard.
(in heepro.wordpress.com, le 27/09/2018)
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