Cette performance s'est maintenue sur le deuxième trimestre, essentiellement grâce aux petites structures de moins de 20 salariés. Chez les clients comptant plus de 20 salariés ou agents, les comportements de paiement se dégradent sensiblement ; les retards de règlement repassent au-dessus de 11 jours. « Des tensions se font jour dans le secteur privé mais c'est davantage dans le secteur public que les dérapages sont les plus visibles. Les questions budgétaires et parfois organisationnelles pèsent encore sur le traitement de la chaine de facturation », précise Thierry Millon.
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Depuis, le taux avait fluctué entre 9% et 13% mais s'inscrivait sur une tendance baissière depuis l'été 2016, se rapprochant de 7% fin 2017 et début 2018. Le retournement du deuxième trimestre 2018 à 8%, illustre les difficultés rencontrées par les entreprises britanniques, plus particulièrement dans le commerce de détail. L'Italie s'inscrit également sur une tendance défavorable ce deuxième trimestre et affiche un taux élevé de grands retards. 14% des structures italiennes payent leurs factures avec plus de 30 jours de retard (13,5% en T1), un taux d'autant plus décevant que les délais pratiqués en Italie sont bien au-delà de 60 jours, voire 90 jours. En moyenne depuis début 2016, 19 % ded clients privés ou publics décalent leurs règlements de plus de 30 jours au Portugal. Ce taux a même grimpé à plus de 26 % en 2013. Le pays est donc un habitué des grands retards sans, toutefois, contribuer défavorablement à la tendance européenne sur le deuxième trimestre (18.8% contre 19.2% en T1). L'Espagne peine également à résister à la fragilité conjoncturelle. Les entreprises espagnoles peuvent s'enorgueillir d'être, depuis fin 2016, majoritairement vertueuses, mais elles sont moins nombreuses sur ce deuxième trimestre.
Près de 56% payaient leurs fournisseurs à l'heure fin 2017, elles ne sont plus que 51% désormais. Elles sont dans le même temps légèrement plus nombreuses que la moyenne européenne (8,7% contre 8,6%) à différer leurs règlements au-delà de 30 jours après l'échéance. « L'Europe était inscrite depuis deux ans sur une tendance favorable, mais le printemps a modifié la trajectoire, écartant du même coup la possibilité de ramener le taux de retards supérieurs à trente jours sous les 8% d'avant crise. Ce revers est d'autant plus préoccupant que le palier des 30 jours est identifié comme accélérateur du risque financier ; C'est la frontière entre le retard parfois organisé et une trajectoire d'insolvabilité. » avertit Thierry Millon.