Je relis Les contes du chat perché de Marcel Aymé, ce sont des contes, comme le dit l'auteur, pour les enfants de 4 à 75 ans...
Voici un extrait du chapitre Les Boeufs.
"Delphine soupirait :
- Dire que nous avons deux mois de vacances, deux mois qui pourraient être si utilement employés. Mais quoi ? Il n'y a personne.
Dans l'étable de leurs parents, il y avait deux boeufs de la même taille et du même âge, l'un tacheté de roux, l'autre blanc et sans tache. Les boeufs sont comme les souliers, ils vont presque toujours par deux. C'est pourquoi l'on dit "une paire de boeufs". Marinette alla d'abord au boeuf roux et lui dit en lui caressant le front :
- Boeuf, est-ce que tu ne veux pas apprendre à lire ?
D'abord, le grand boeuf roux ne répondit pas. Il croyait que c'était pour rire.
- L'instruction est une belle chose ! appuya Delphine. Il n'y a rien de plus agréable, tu verras, quand tu sauras lire.
Le grand roux rumina encore un moment avant de répondre, mais au fond, il avait déjà son opinion.
- Apprendre à lire, pour quoi faire ? Est-ce que la charrue en sera moins lourde à tirer ? Est-ce que j'aurai davantage à manger ? Certainement non. Je me fatiguerais donc sans résultat ? Merci bien, je ne suis pas si bête que vous croyez, petites. Non, je n'apprendrai pas à lire, ma foi non.
- Voyons, boeuf, protesta Delphine, tu ne parles pas raisonnablement, et tu ne penses pas à ce que tu perds? Réfléchis un peu.
- C'est tout réfléchi, mes belles, je refuse. Ah ! si encore il s'agissait d'apprendre à jouer, je ne dis pas.
Marinette, qui était un peu plus blonde que sa soeur, mais plus vive aussi, déclara que c'était tant pis pour lui, qu'on allait le laisser à son ignorance et qu'il resterait toute sa vie un mauvais boeuf".
Je relis Les contes du chat perché de Marcel Aymé, ce sont des contes, comme le dit l'auteur, pour les enfants de 4 à 75 ans...
Voici un extrait du chapitre Les Boeufs.
"Delphine soupirait :
- Dire que nous avons deux mois de vacances, deux mois qui pourraient être si utilement employés. Mais quoi ? Il n'y a personne.
Dans l'étable de leurs parents, il y avait deux boeufs de la même taille et du même âge, l'un tacheté de roux, l'autre blanc et sans tache. Les boeufs sont comme les souliers, ils vont presque toujours par deux. C'est pourquoi l'on dit "une paire de boeufs". Marinette alla d'abord au boeuf roux et lui dit en lui caressant le front :
- Boeuf, est-ce que tu ne veux pas apprendre à lire ?
D'abord, le grand boeuf roux ne répondit pas. Il croyait que c'était pour rire.
- L'instruction est une belle chose ! appuya Delphine. Il n'y a rien de plus agréable, tu verras, quand tu sauras lire.
Le grand roux rumina encore un moment avant de répondre, mais au fond, il avait déjà son opinion.
- Apprendre à lire, pour quoi faire ? Est-ce que la charrue en sera moins lourde à tirer ? Est-ce que j'aurai davantage à manger ? Certainement non. Je me fatiguerais donc sans résultat ? Merci bien, je ne suis pas si bête que vous croyez, petites. Non, je n'apprendrai pas à lire, ma foi non.
- Voyons, boeuf, protesta Delphine, tu ne parles pas raisonnablement, et tu ne penses pas à ce que tu perds? Réfléchis un peu.
- C'est tout réfléchi, mes belles, je refuse. Ah ! si encore il s'agissait d'apprendre à jouer, je ne dis pas.
Marinette, qui était un peu plus blonde que sa soeur, mais plus vive aussi, déclara que c'était tant pis pour lui, qu'on allait le laisser à son ignorance et qu'il resterait toute sa vie un mauvais boeuf".