On tire dans le cadre

Publié le 09 juillet 2008 par Nicolas J
A l’heure du Tour de France, être cadre dans une usine de vélo n’est plus drôle. Surexcités, nos parlementaires ont dynamité les jours de RTT. Encore une mesure grotesque de plus mais surtout singulièrement inique si on considère qu’il y a deux catégories de cadres : les zheureux et les zautres.
Je fais partie de ces cadres zheureux, comme probablement des centaines de milliers d’autres en France, relativement protégés car travaillant dans une très grande boîte du tertiaire ou dans un domaine où on manque de monde.
Nos braves parlementaires semblent ignorer les réalités de la vie de l’entreprise. C’est pourtant simple : quand il a du travail, le cadre ne prend pas tous ses jours de repos par an et se les fait placer sur un compte épargne temps ou un truc comme ça. Ces RTT sont ni plus ni moins qu’un instrument de flexibilité qui arrange bien les entreprises comme les cadres.
De toute manière, dans le contrat de travail, il y a trois éléments importants : le salaire brut annuel, le nombre de jours travaillés, … et les modalités pour ne pas prendre tous ses congés…Si le cadre ne fait pas son boulot, il ne touche pas sa prime et n'a pas d'augmentation. Donc il fait son boulot.

A quoi sert donc ce nouveau texte ? Pour ces cadres zheureux, à rien. Ca ne va rien changer.

Mais il y a tous les autres cadres, ceux qui bossent dans l’industrie ou dans des petites boîtes… Vous savez ? Ceux qui se suicident car ils ne supportent pas la pression… Ceux qui font déjà des journées de 12 heures car ils n’ont pas le choix s’ils veulent submerger.
Ca va sûrement leur faire du bien d’avoir du repos en moins. D’autant qu’ils ne seront pas plus payés… les arrêts maladie n’étant pas dans le contingent de RTT !
Voilà où est l’intérêt de nouveau texte : mettre encore plus de pression sur une catégorie de la population qui est déjà à bout et opposer les cadres entre eux
A la limite, avec les lois Aubry les cadres étaient bien heureux. La majorité vient de se les mettre à dos sans même la demande du patronat qui a déjà d'autres leviers pour mettre la pression. Sont-ils fous ?