Kanté musulman

Publié le 22 septembre 2018 par Le Journal De Personne

La France a remporté la coupe du monde.

Une coupe pleine de toutes les avidités. Et Dieu merci, elle a débordé du bon côté.

Du côté français diront les bons français.

Du mauvais côté diront tous ceux qui n'ont pas toutes leurs facultés car ils ont une toute autre approche de ce franc succès.

Ils reprochent à la France d'être un peu trop métissée, de ne plus compter dans ses rangs assez de français.

Sur les onze titulaires il n'y avait pas moins de huit étrangers.

Leur apport n'est pas retentissant, parce qu'ils n'ont de français que le passeport. Et alors ?

Ils n'ont jamais vu la raison avoir tort ?

Le noir a sué autant que le blanc, le judéo-chrétien autant que le musulman

pour réaliser un bon score et permettre à la France d'améliorer son sort.

Qu'importe l'origine, si on apporte à tout un pays, un peu plus d'adrénaline...

Sur les onze acteurs, il y en avait un, peut-être le plus digne de faire notre bonheur.

A cause de son humanité. A cause de son humilité. A cause de son islamité.

Il s'appelle N'Golo Kanté.

Il me rappelle le Jésus de Bossuet. Je ne peux me priver du plaisir de vous le citer :

"Il se livrait, il s'abandonnait à celui qui le jugeait injustement... Il se donne à eux pour en faire tout ce qu'ils veulent. On le veut baiser, il donne les lèvres ; on le veut lier, il présente les mains ; on le veut souffleter, il tend les joues ; frapper à coups de bâton, il tend le dos ; flageller inhumainement, il tend les épaules... Il ne dit mot, il ne souffle pas ; c'est une pauvre brebis qui se laisse tondre."

Kanté musulman, quand tu es musulman, tu as cette divine soumission qui donne toute sa noblesse à la race humaine. Tu baisses la tête parce-que tu as de la compassion pour toutes les créatures et de la Passion pour le créateur...

Pitié et piété en même temps et dans un seul mouvement. Tu ne crains rien, même pas la mort... Et tu es le seul à mériter le ballon d'or.

Personne