Avant le décrochage de l'exposition To be(e) or not to be(e), organisée par la Maison de l'Environnement et l'Artothèque, un palmarès et des lauréats !
Choisis par le public, " Coup de cœur ", 3 artistes et leurs œuvres exposées :
Valérie Billet, Mulloway et Jean-Christophe Attencourt...Et, cerise sur le gâteau, MiMa, choisie comme " coup de cœur " du public parmi les artistes de l' Artothèque présentés en marge de l'exposition principale.
Coup de chapeau aux quatre lauréats et petit coup d'œil, au passage.
Valérie Billet - BlocsValérie Billet
Ma peinture est figurative, colorée, sensible, la lumière y occupe une place importante. Je suis très touchée par l'humain, 'l'autre " en tant qu'entité... par la fragilité de nos réalités. J'aime jouer, grâce à l'acrylique, sur les contrastes, flou, précision, opacité, transparence, afin de donner un vision décalée de la réalité, d'un moment fugace qui retient mon attention. L'utilisation de posca, me permet de renforcer ce filtre personnel. Par ailleurs, j aime travailler sur des longues séries - "Les lits", "Sous-bois", "S'asseoir sur un banc", "Le tram", "Sète" - qui me permettent d'exprimer et d'exploiter tout mon ressenti en liaison avec le thème.La thématique essentiellement touche à notre responsabilité, face aux futures générations, dans la préservation de la biodiversité.
J'ai voulu montrer un enfant dont le regard nous interroge. Dans son environnement, urbain, la nature n'a pas sa place et l'enfant, lui-même, est évanescent, presque irréel. Cette œuvre renvoie à notre fragilité, à la fragilité de notre espèce et à la nécessité de protéger notre Patrimoine.
Si les pollinisateurs disparaissent, les espèces végétales et animales déclineront également. Que resterait il dans ce scénario catastrophe ? Les constructions de l'homme et... ses déchets. Mes " Blocs "sont à l'image de ce monde désertique. Ces objets qui pourraient nous renvoyer une image de pérennité et de solidité, nous rappellent, par leurs fissurations et tant ils paraissent usées, érodées par le temps, toute notre fragilité.
Mulloway - Le SouverainMulloway, un artiste autodidacte qui joue avec les styles et les techniques, les mots et les images, pour produire des œuvres picturales qui amènent les personnes qui les contemplent à pénétrer dans son imagination. Il puise à présent son inspiration dans la vie qu'il observe d'un œil singulier, dans ses expériences en tant qu'individu, ainsi que dans l'art urbain et ses artistes favoris.
" J'utilise souvent la peinture en tant qu'art thérapie afin d'exorciser mes émotions pour provoquer une réaction ou susciter une réflexion chez le spectateur.
Je suis la nature, j'en fais partie. L'homme a la capacité de se transcender, de se distancier de celle-ci, pour finalement la considérer afin qu'elle se définisse concrètement devant ses yeux. Le risque est de la matérialiser au point de s'y croire supérieur, de la réifier. Dans ma toile l'homme, autoproclamé souverain, devient le réceptacle du monde végétal qui l'envahit et paraît lentement l'asphyxier. Une colonie d'abeilles, éprise par l'argent, renonce à son instinct naturel pendant qu'un couple de papillons insuffle à cette scène un peu d'espérance.Mon intention est d'amener à la réflexion sur la condition humaine, la société... et la destruction pernicieuse de notre espace de vie primitif pour un modernisme créé aux dépens de tout et de nous mêmes... Nous sommes la principale menace pour la biodiversité et pour l'humanité. Sans les abeilles tout l'équilibre complexe de la vie sur terre est en danger. "
J.C Attencourt - ApoïdisJean-Christophe Attencourt
Mes œuvres sont habitées par une figure obsessionnelle : un personnage bleu, la tête souvent baissée, qui ne manifeste par cette attitude ni dépit, ni abandon, mais au contraire l'introspection, le désir de se connaître soi-même, de percer les secrets de sa physiologie et de son psychisme pour s'ouvrir enfin au monde. Il scrute les signes de son devenir, incertain de sa position dans l'espace et de la route à suivre. Il se questionne parfois sur son passé, en quête de construction. Les êtres s'exposent à la lueur des étoiles pour y puiser leur énergie, une énergie apaisante et équilibrante. Ils se rassemblent silencieusement pour profiter du bienfait des astres. C'est ainsi, tournés vers les étoiles, qu'ils trouvent leur place au sein de l'univers.Ici, le personnage bleu est remplacé par un écorché auquel s'agglomèrent, comme autant d'extensions de sa pensée (crâne) ou de sa force (muscles), des " gâteaux de miel " symbolisant la vie et la richesse de la ruche. Faut-il y lire l'indispensable osmose entre l'Homme et l'Abeille, cette possibilité de se connaître soi-même, créant une " ouverture au monde " chère à J ean-Christophe Attencourt !
MiMa - FantaisieMiMa
MiMa, une artiste, même si elle a du mal à assumer l'appellation, singulière !Singulière, elle l'est à plusieurs titres.
Hors des courants et des modes artistiques, issue de l'enseignement et de la formation, elle ne communique sur ses " mondes ", au travers de la photo, que tardivement.
Singulière par sa façon de travailler. Pour elle pas de mise en scène. Elle saisit les objets, les paysages, les êtres, dans leur " état de nature ", sans préparation, essayant de restituer, tout d'abord, ce qui a attiré son regard, retenu son attention. Le reste, ensuite, relève de son " alchimie " intérieure, de l'aboutissement de sa vision que, comme un peintre, elle met en couleurs et en mouvements.
Plonger dans les " Univers de MiMa ", se livrer à ses " Fantaisies ", suivre ses " Créatures ", contempler ses " Androïdes ", nous entraine très vite, à sa suite, dans un voyage initiatique. Et une fois pris la route on réalise que l'on a du mal à ne pas vouloir la suivre...longtemps !
(Marc Ely, février 2018)Textes et clichés Marc Ely et IDHERAULT