Partager la publication "[Critique série] IRON FIST – Saison 2"
Titre original : Iron Fist
Note:
Origine : États-Unis
Créateur : Scott Buck
Réalisateurs : David Dobkin, Rachel Talalay, Toa Fraser, Jenny Lynn, Mairzee Almas, Philip John, Stephen Surjik, Julian Holmes, Sanford Shattuck, Jonas Plate.
Distribution : Finn Jones, Jessica Henwick, Tom Pelphrey, Jessica Stroup, Sacha Dhawan, Simone Missick, Alice Eve…
Genre : Action/Fantastique/Thriller/Adaptation
Diffusion en France : Netflix
Nombre d’épisodes : 10
Le Pitch :
Danny Rand continue d’arpenter les rues de Chinatown pour redresser les torts grâce à son poing d’acier. Investi d’une véritable mission depuis que Matt Murdock lui a demandé de protéger New York, il se bat sans relâche, malgré les avertissements de Colleen Wing, qui a pour sa part abandonné son dojo pour se consacrer à des activités associatives. Quand une guerre des triades menace d’éclater, cette dernière décide également d’agir, de concert avec Iron Fist. Un héros qui va aussi avoir fort à faire face à un ennemi venu tout droit de K’un L’un…
La Critique de la saison 2 d’Iron Fist :
La saison 1 d’Iron Fist a déçu. Par forcément chez nous, mais globalement. Et il est vrai que face à Daredevil ou encore Jessica Jones, Iron Fist a vite fait office d’outsider un peu trop lisse pour pleinement convaincre, tandis que Luke Cage s’est malheureusement tout aussi rapidement imposé comme une sorte de rendez-vous un peu manqué dans l’univers partagé des super-héros Marvel de Netflix. La saison 2 d’Iron Fist se devait donc de remettre les compteurs à zéro. De prouver le caractère valeureux de son personnage principal en le mettant à l’épreuve et de proposer au final un spectacle à la fois rythmé et en phase avec les canons imposés par Daredevil et Jessica Jones, pour ne citer que les deux hits Marvel/Netflix…
Bon poing !
Première bonne surprise : la saison 2 d’Iron Fist compte trois épisodes de moins que la première (et que tous les autres des héros Marvel)) soit dix ! Une excellente initiative qui permet à l’intrigue de se resserrer et à la rythmique de s’avérer plus soutenue. Alors que la saison 1 avait une fâcheuse tendance à tourner autour du pot, la seconde va immédiatement plus vite. Elle tape aussi plus fort. Et c’est d’ailleurs dès l’une des premières séquences, dans les rues de Chinatown, que le show semble vouloir affirmer, au détours d’une baston très bien agencée, que les remarques et autres critiques ont été entendues. L’autre bonne surprise, c’est que cette bonne volonté se maintiendra plus ou moins tout du long. Alors peut-être est-ce aussi parce que cet Iron Fist 2 arrive après la laborieuse saison 2 de Luke Cage, mais oui, il est vraiment appréciable de retrouver Danny Rand en pleine bourre, plus sombre, plus torturé mais aussi plus enclin a frapper d’abord pour se questionner au sujet du bien-fondé de ses actes ensuite.
À poing nommé
Danny Rand est donc ici plus valeureux. Plus rêche et plus sauvage. Jusqu’à un certain point néanmoins car il s’arrange quand même pour se faire voler la vedette. Et non, ce n’est pas une mauvaise chose bien au contraire, tant Colleen Wing, son acolyte/petite-amie, campée par Jessica Henwick, se montre quant à elle immédiatement à l’aise dans les pompes du side-kick qui monte peu à peu en puissance pour à l’arrivée pratiquement devenir l’héroïne de la série. Colleen Wing qui se retrouve tout d’abord au centre des plus belles bastons de ce deuxième acte. Des scènes vraiment bien chorégraphiées, durant lesquelles les compétences martiales de l’actrice sont parfaitement exploitées, ainsi que sa propension à dégager une grâce certaine alliée à une puissance de frappe indéniable. Charismatique, belle à tomber, forte et nuancée, Jessica Henwick ne met ainsi pas longtemps à prouver de quel bois elle est faite et ainsi de s’imposer au premier plan d’une série qui lui doit beaucoup. Et c’est ironiquement un peu pareil pour le personnage de Misty Knight, ici également très utile quand il s’agit de maintenir la tension notamment. Ironiquement, car il s’agit d’un personnage de Luke Cage et non d’Iron Fist. Misty Knight qui s’arrange, par la grâce du scénario, a davantage briller au fil de ses apparitions ici, que durant les 13 derniers épisodes de Luke Cage…
Des poings contre des gueules
On aurait malheureusement aimé en dire autant de Davos, le méchant en chef de cette saison 2. Un bad guy aux motivations un peu faibles, interprété par un acteur (Sacha Dhawan) un peu trop transparent pour constituer une menace à la hauteur des enjeux. Même si il faut reconnaître que ça s’arrange avec le temps et qu’à la fin, si Davos n’est pas au niveau d’un Wilson Fisk, il limite néanmoins les dégâts.
Cela dit, le constat concernant son affrontement avec Iron Fist est un peu sans appel : on s’intéresse bien moins à la quête du héros qui donne son nom à la série, et à son antagoniste, pour suivre Collen Wing et Misty Knight. On apprécie davantage la complexité du personnage de Ward Meachum, le frère adoptif de Danny, ici davantage creusé, que celle, plus artificielle, de la « méchante » campée par Alice Eve. Alice Eve dont le rôle est symptomatique d’une série animée d’ambitions un peu foutraques. À tel point que parfois, on a franchement l’impression qu’Iron Fist cherche à bouffer à tous les râteliers, en surchargeant inutilement l’intrigue. Pourquoi avoir fait intervenir cette tueuse à gage (ou ne sait pas trop quoi) schizophrène au visage d’ange ? Mystère, mais en tout cas, une chose est sûre, jamais Alice Eve ne parvient à s’imposer dans la dynamique du show et jamais son personnage n’arrive à justifier pleinement son existence.
Au fond, c’est précisément ce genre de choses encombrantes qui plombent le tableau. Et c’est lorsqu’elle se focalise sur l’essentiel, en soignant ses personnages, que la série sait marquer le plus de « poings ». Quand elle frappe dur justement en épurant au maximum son propos. Et non quand elle se disperse ou encore lâche complètement la rampe. Comme avec cette conclusion parfaitement à la ramasse, ridicule au possible et de plus très moche. Pourquoi avoir tenu à nous infliger cela après un climax plus que remarquable ?
En tout cas, cette dernière scène, inexplicablement aux fraises, ne permet pas du tout au show de tirer sa référence sur une bonne note. À suivre…
En Bref…
Plus nerveuse que la saison 1, plus violente aussi et assurément plus sombre, la saison 2 d’Iron Fist s’apparente à une appréciable montée en puissance. Dommage que certains éléments de l’intrigue, aussi inutiles que dommageables à la rythmique, ne viennent obscurcir le tableau, ou que cette fin, ridicule, ne plombe un peu l’ambiance car sinon, c’est (presque) du tout bon !
@ Gilles Rolland