Les Royaumes Démoniaques, Tome 1 : La Roche des Âges de Christopher Evrard

Par Rambalh @Rambalh
Il y avait bien longtemps que je n'avais pas pris de Service de Presse et c'est chose faite avec le retour des partenariats sur Accros & Mordus de Lecture. Merci à l'auteur pour sa confiance et à L'erreur sociale pour la partie correction !

Quatrième de Couverture
Et si vous suiviez l'histoire d'un univers où l'horreur et la violence côtoient la féerie et la beauté ?
La magie et les combats forgent la réalité au jour le jour, tandis que les légendes et mythes résonnent dans l'inconscient collectif comme des promesses d'un jour meilleur, telle la mystique roche des âges que Ciwen, un mage de foudre, recherche désespérément.
Dans une existence où le macabre fait partie du lot quotidien...
Quel est le sens de la vie ?
Quelle signification donner à des concepts comme l'amour et la haine, ou la guerre et la paix ?
Comment les définir et les dépasser ?
Tant d'éternelles énigmes qui se posent à chaque instant, les réponses apparaissant dans le noir, telles des lucioles fuyantes.
Mon avis
Le premier tome des Royaumes Démoniaques nous entraîne dans une quête haletante à la poursuite d’un idéal qui se heurte aux prémices d’une guerre qui changera sans aucun doute possible la face du monde.
Il y avait bien longtemps que je n’avais pas lu un roman de fantasy, dans un style épique, chargé de différentes thématiques. Classé plutôt en dark fantasy (une première pour moi), ce premier tome explore les recoins d’un monde à travers ses peuples, ses relations dominants–dominés, ses mystères et surtout, sa magie ancestrale oubliée. Visiblement, le schéma choisi se rapproche des imbrications que l’on retrouve dans les jeux vidéo épiques mais ça, je ne peux le confirmer, n’étant pas du tout joueuse. Par contre, ce que je peux vous dire, c’est que les ingrédients pour une telle saga comme on l’imagine quand on est une noob comme moi sont là et sont efficaces.
Le prologue ne m’a pas mis l’eau à la bouche : il est bien trop vague, trop flou pour servir d’entrée en matière à mes yeux mais sans que cela soit un problème pour moi. J’aime à revenir au prologue en fin de lecture, une fois l’histoire intégrée pour prendre pleinement conscience de la mise en place du suspense. Attention cependant, le tome 1 ne m’a pas permis de comprendre l’ensemble du prologue : j’ai quelques clés mais le voile n’est pas suffisamment levé sur cette mise en bouche, ce qui pousse à se poser de nouvelles questions sur l’intrigue.
Ce prologue peut sûrement rebuter des lecteurs, car très descriptif, mystérieux et trop peu révélateur du contenu du roman mais il ne faut pas s’en contenter. C’est en se glissant peu à peu dans le premier chapitre que tout commence, que le goût de l’aventure nous étreint et nous pousse à plonger tête baissée dans l’histoire aux côtés de Ciwen, notre compagnon de route.
Mage de foudre, Ciwen est un personnage marginal dans un monde qui semble codifié, où chacun a sa place. D’un caractère aussi explosif que ses capacités magiques, il agace par son manque de réflexion en même temps qu’il nous touche par ses idéaux naïfs, presque enfantins. Et c’est l’impression générale qu’il donne : un homme bourru, forgé par une vie tout sauf facile, aussi loin que ses souvenirs remontent, et rêvant d’un monde plus doux, sûrement pour permettre à l’enfant qui n’a pas pu profiter de l’insouciance des jeunes années de se reposer enfin. Beaucoup de personnages autour de lui en savent plus sur qui il est que lui-même, plus sur les raisons de sa présence ici que ce qu’il imagine. Et il a un peu ce côté Harry Potter finalement, ce héros malgré lui à qui personne n’ose dire l’étendue de la quête qui l’attend (que ce soit pour son bien pour leur propre intérêt). Il incarne plutôt bien ce héros de quête épique, mystérieuse, à qui on se lie progressivement.
Ce grand enfant aux pouvoirs dévastateurs qu’est Ciwen évolue aux côtés de différents personnages, qu’ils soient alliés ou opposants francs, compagnons intéressés ou naturellement attirés par lui. De Torwha, l’araignée géante ancestrale à Taskem, un nain comme on les aime dans ce type d’univers, en passant par Olivia, l’ondine aux lourdes épreuves passées, les personnages qui œuvrent pour une cause qui nous touche ne sont pas manichéens et c’est agréable. Ils sont à classer du côté du « bien » mais sans être des images de sainteté, sans être infaillibles non plus. C’est un aspect auquel je tiens dans mes lectures et que j’ai beaucoup apprécié. Pour ce premier tome, seul le but des démons et de la « hiérarchie » au-dessus reste trouble, non expliqué pour l’instant, et donne une impression de manichéisme bien stéréotypé. Je ne sais pas ce qu’il en sera dans la suite mais mon amour des nuances de gris entre le blanc et le noir me laisse espérer qu’il y aura quelque chose de plus profond derrière.
Sur la construction des personnages, il y a un bon travail de fait, j’ai simplement tiqué sur certains dialogues de Ciwen mais, avec du recul, mon interprétation personnelle du personnage peut coller avec ce point. Pour un personnage n’ayant pas eu une vie normale, encore moins facile, avoir des réactions orales excessives n’est pas incohérent. Par contre, j’ai plus de mal à saisir Olivia, notre ondine, et c’est sûrement parce qu’elle-même ne sait pas réellement qui elle veut devenir et sur quelle voie elle doit se lancer. Elle se cherche entre vengeance et devoir, se perd en réactions et convictions qu’elle doit ajuster à la réalité de la situation et de ses responsabilités.
L’intrigue devient rapidement prenante, nous plongeant dans un monde où écraser les plus faibles semble être le maître-mot, où l’espoir a quitté la plupart des êtres vivants et où les choses empirent d’un coup sans que personne ne sache par quel bout prendre cette situation. Les combats paraissent réalistes, l’auteur n’a pas peur d’empiler les cadavres pour servir son histoire et certains détails poussent même à l’écœurement. Dans le bon sens du terme : les réactions physiques sont réelles juste à travers les mots, les images réalistes et crues viennent frapper l’univers magique qui n’a rien de bucolique. J’ai tendance à être émerveillée par les univers de fantasy et, ici, c’est le cas mais l’horreur qui jalonne certains événements vient me rappeler qu’il ne s’agit pas d’un conte de fées où ces créatures volantes sont mignonnes et espiègles. Ici, la guerre est lancée avec fracas sur un fond d’apocalypse à venir, avec encore de nombreux mystères dont nous n’avons pas les clés et que j’avoue avoir envie de comprendre. Pour cela, il me faudra lire la suite des aventures de Ciwen !
Il s’agit d’un livre auto-édité où la correction n’a pas ôté toutes les coquilles mais, clairement, il ne reste pas grand-chose et cela ne gêne en rien la lecture. On imagine sans problème l’ampleur du travail pour ce type d’édition et on le salue (ce n’est pas dans tous les romans auto-édités que l’on trouve si peu de coquilles, rappelons-le).
À travers ce premier tome j’ai plongé pour la première fois dans l’univers de la dark fantasy et j’ai bien apprécié ma balade. L’univers mis en forme est vraiment intéressant et l’intrigue qui s’y dessine promet pas mal de rebondissements et de frissons. Je regrette de ne pas avoir eu plus d’informations à me mettre sous la dent concernant les motivations des démons ou encore les rouages politiques de ce monde mais je pense que le tome 2 devrait permettre de saisir plus en détails ces points. N’étant pas une grande connaisseuse de ce genre littéraire, je ne saurais dire s’il conviendrait aux grands habitués mais je pense que les lecteurs appréciant la fantasy en général y trouveront leur compte.
Je remercie Christopher Evrard pour sa confiance en Accros & Mordus de Lecture pour cette lecture en avant-première.
Et en bonus, un petit aperçu des illustrations de Jenny Burgy qui accompagneront la version publiée en décembre prochain :



Les avis des Accros & Mordus de Lecture
Une version illustrée du premier tome par Jenny Burgy sera disponible dès le 6 décembre 2018.
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