Salut à tous,
Du site Usbek & Rica : « Le capitalisme triomphe, non pas parce qu’il détruit la nature, mais parce qu’il met la nature au travail - au moindre coût », écrit Patel.
¨ En rendant cheap la nature, l'argent, le travail, le care
, l'alimentation, l'énergie et donc nos vies - c’est-à-dire en leur
donnant une valeur marchande - le capitalisme a transformé, gouverné
puis détruit la planète. Telle est la thèse développée par
l’universitaire et activiste américain Raj Patel dans son nouvel ouvrage, intitulé Comment notre monde est devenu cheap (Flammarion, 2018). « Le capitalisme triomphe, non pas parce qu’il détruit la nature, mais parce qu’il met la nature au travail - au moindre coût », écrit Patel, qui a pris le temps de nous en dire plus sur les ressorts de cette « cheapisation » généralisée.
Raj Patel : Si vous avez entendu
parler de l'Anthropocène, vous avez entendu parler de l'idée selon
laquelle les humains sont en grande partie responsables de la situation
désastreuse de notre planète. À ce rythme, en 2050, il y aura par exemple
plus de plastique que de poissons dans les océans. Si une civilisation
survient après celle des humains, les traces qui resteront de notre
présence seront le plastique, la radioactivité liée aux essais
nucléaires, et des os de poulet. Mais tout cela n'est pas lié à ce que
les humains sont naturellement portés à faire. Il y a quelque chose qui
conduit les humains à cette situation.
Et si vous appelez cela l'Anthropocène, vous passez à
côté du fond du problème. Ce n'est pas l'ensemble des comportements
humains qui nous conduit à la sixième extinction.
Il y a aujourd'hui beaucoup de civilisations sur Terre qui ne sont pas
responsables de cette extinction de masse, et qui font ensemble un
travail de gestion des ressources naturelles formidable tout en
prospérant. Et ces civilisations sont souvent des populations indigènes
vivant dans des forêts.
Mais il y a une civilisation qui est responsable, et
c'est celle dont la relation avec la nature est appelée « capitalisme ».
Donc, au lieu de baptiser ces phénomènes Anthropocène, appelons-les
Capitalocène. Nous pouvons ainsi identifier ce qui nous conduit aux
bouleversements de notre écosystème. Il ne s'agit pas de quelque chose
d'intrinsèque à la nature humaine, mais d'un système dans lequel évolue
un certain nombre d'humains. Et ce système nous conduit vers une
transformation dramatique de notre planète, qui sera visible dans
l'étude des fossiles aussi longtemps que la Terre existera.
La nature « cheap » nous
permet de retirer un poulet du monde sauvage et de le modifier en
machine à produire de la viande. Cette approche de la nature est assez
révélatrice de la façon dont le capitalisme opère. La deuxième chose,
c'est le travail : pour transformer un poulet en nugget, il vous faut
exploiter des travailleurs. Et partout dans le monde, ces ouvriers
avicoles sont extrêmement mal payés. Une fois que les corps de ces
ouvriers sont ruinés par le travail à la chaîne, qui va veiller sur eux ?
Généralement, cela retombe sur la communauté, et particulièrement sur
les femmes. C'est cela que j'appelle le « cheap care ».
Les poulets sont eux-mêmes nourris grâce à de la
nourriture « cheap », financée par des milliards de dollars de
subventions. L'énergie « cheap », c'est-à-dire les énergies fossiles,
permet de faire fonctionner les usines et les lignes de production. Et
l'argent « cheap » permet de faire tourner l'ensemble, parce que vous
avez besoin de taux d'intérêt très bas, et que les grandes industries en
obtiennent des gouvernements régulièrement. Et enfin, vous avez besoin
de vies « cheap » : il faut reconnaître que ce sont les non-blancs qui
sont discriminés dans la production de ce type de nourriture, mais aussi
que les consommateurs sont considérés comme jetables par l'industrie ...
( Voir l`article au complet )
https://usbeketrica.com/article/changer-de-systeme-ne-passera-pas-par-votre-caddie
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