Cécile Nowak disait d'une certaine Frédérique qu'elle était la seule à pourvoir battre Ryoko Tamura, devenue Tani, la judokate la plus titrée de tous les temps. Tani lui colla une branlée en finale des JO d'Athènes. Elle, c'était Frédérique Jossinet et ce que Nowak ne disait pas, c'est qu'en finale à Barcelone la fille qui levait les bras à côté de Tamura s'appelait Cécile Nowak. Elle ne disait pas non plus que Jossinet n'avait jamais rien gagné sortie du continent européen, Tani oblige ou pas. Quatre ans après les mêmes étaient toujours là, à Pékin. Et comme d'habitude Jossinet et Tani étaient favorites. Cette fois, Nowak n'a rien dit, elle n'en a pas eu le temps. Jossinet, peut-être effrayée par la perspective de retrouver Tani en finale, préfèrera finir sa carrière en beauté : prendre un pion au premier tour en 25 secondes par une Kazakhe. Ça fait beaucoup. Si elle avait su que Tani perdrait en demie contre une Roumaine.
Ride de passageFrédérique n'a donc pas tout à fait les 35 ans de Tani lorsqu'elle se propose gagner la seule victoire qui manque encore à son palmarès : une victoire. C'est à Tokyo, en 2010, que la judokate la plus douée de sa génération, mais pas la plus désinteressée, va faire mentir les études physiologiques les plus poussées. A 34 ans, on est trop vieux pour garder une vigilance intacte plus de 4 minutes et 53 secondes en quart de finale. A 34 ans on est trop vieux pour imaginer que votre adversaire, aussi lente soit-elle, va peut-être essayer de vous attaquer pour monter sur le podium en finale de repêchages. Même après quinze ans de carrière, le judo peut surprendre. La preuve en 2011, les -48 kg font dans l'inédit en inscrivant une certaine Frédérique Jossinet aux mondiaux. Le réservoir français est décidément d'une profondeur insondable. Au moins autant que la lenteur de l'uchi mata de Fred qui l'enverra une nouvelle bonne fois pour toutes à la retraite. Finir contre une Japonaise avec un mouvement japonais presque réussi, ça a de la gueule. En route pour Koh Lanta.