Le plus difficile, c’était de se dire que c’était la fin... et puis il y avait les points de convergences et ceux de ruptures entre ce qui se passe dans la pièce du haut : la chambre et la pièce du bas où se déroule la rencontre du maître et de sa victime, de sa soumission totale, avec toute l’imagination à délivrer et à recevoir du public et c’était certainement plus éprouvant pour le lecteur que pour les spectateurs très à l’écoute, certains avaient envie de s’allonger plutôt que de rester assis sur leurs coussins, mais ils n’ont pas osé. Ils auraient dû. Les fleurs ont joué leur rôle elles ont dévoilé tout de leurs senteurs. Tu savais qu’il ne fallait pas mettre deux poissons rouges dans un bocal parce que l’un devient dominant et l’autre dominé ce dernier dépérît, ne mange plus....devient fantôme. Il a écrit quelque chose comme cela,
« Le ciel et la terre ne s’épousent ils-pas »? J’ai eu envie de fuir la réalité et de pleurer aussi j’aurais voulu applaudir plus longtemps pour que ce ne soit pas fini. D’autant que je ne pouvais pas attendre pour embrasser le lecteur et l’auteur, j’ai du partir vite pour de vrai. Sa voix chaude sur le fil, d’autant plus froide dans ses silences. La lumière, les sons, les enregistrements des voix, tout était une invitation au voyage de la vie à la mort, au delà de l’amour, c’est quoi ? du sentiment désintégré ? En partant j’ai tout emporté. L’écriture d’Olivier STEINER est belle à tomber. Le lendemain matin j’ai vérifié mon taux de glycémie, en hyper hypo... un sommet jamais atteint à l’envers comme si tout le sucre s’était évaporé jusqu’à mon cerveau ......Et puis je vais le relire car il y a peu de textes qui apprennent à mourir, à contempler ce qu’il se produit à même le corps-mort.
http://www.carreaudutemple.eu/jour-3-jerk
Les photos sont de Christine Monlezun
Je suis partie très vite donc... et j'ai envoyé un texto à OlivierJe suis partie avec cette envie de pleurer que toi tu écris déverser alors que jamais tu ne pleures et moi que je déverse habituellement mais là que j’ai retenue, je retiens. Vincent m’a rattrapée mais je filais sans pouvoir te voir, ni t’embrasser, merci de nous avoir lu la réunion de la vie la mort, du léger et du lourd, de l’évangile caché. À tout bientôt. Pascal m’avait demandé de te dire qu’il t’embrassait... moi aussi bien sûr, là, je le rejoins à Opéra pour voir Scheherazade...., je t’embrasse
C’était très beau tout toi la lumière les sons l’odeur qui se transforme forme en parfum ou l’inverse.
J’ai vu plusieurs films un d’animation japonais : A Silent voice, un de Polanski "d’après une histoire vraie" sur Canal +, et Scheherazade, premier film encensé par les critiques. Pour ce dernier, c’était après la lecture d’Olivier Olivier Steiner, nous étions 3, c’est comme si une barrière entre fiction et réalité avait sauté, un plomb, un fusible. Tout ce qui se passait dans le film intelligible plus par les tensions les images que les mots m’arrivait pour s’additionner à mes angoisses intimes, je ne comprenais rien mais c’était une augmentation garantie de mon malaise ,j’ai même fermé les écoutilles, les yeux, pour que ça s’arrête ; c’est vrai qu’ils sont stupides les personnages plus qu’immatures. Nous étions 3 et nous sommes ressortis sceptiques et avec cette impression très désagréable d’avoir vu un film malgré nous ...
Quant au film de Polanski, il est très fidèle au livre de Delphine de Vigan, tellement efficace...
https://www.senscritique.com/film/Silent_Voice/critique/174185803
Le 1 er j’y réfléchis encore, parce qu'il est onirique psychologique et documentaire presque, sur le harcèlement d'une fille sourde par un jeune garçon. Le comportement des autres camarades de la classe est très bien évoqué. Personne n'est vraiment gentil : enfant... Après ce qui est assez unique, c'est qu'on les retrouve devenus presqu'adules, tous, et certains sont sujets aux pensées suicidaires. C'est un film pour les adultes et adolescents mais pas pour les petits frères ou soeurs quoique s'ils sont accompagnés et qu'ils ont envie d'en discuter après. Le seul défaut c'est un peu long... forcément : 2h.