Réalisé par Vincent Grashaw, And Then I Go est un drame américain adapté du roman Project X, de Jim Shephard, dans lequel on retrouve, notamment, au casting Justin Long et Melanie Lynskey. Sorti en salles l’année dernière aux États-Unis, le film a débarqué chez nous directement en vidéo il y a quelques mois.
En traitant ainsi du sujet extrêmement sensible des fusillades dans les écoles américaines, le long-métrage renvoie inévitablement à d’autres réalisations emblématiques abordant la même thématique. L’une plus que les autres d’ailleurs : Elephant, de Gus Van Sant. Au regard de la qualité, et surtout de l’impact, de l’œuvre du cinéaste américain, l’intérêt d’un projet comme And Then I Go a forcément de quoi poser question au départ. Pour autant, après visionnage, force est de constater que le film a complètement sa raison d’être. D’abord car, après toutes ces années, le sujet est malheureusement encore tristement d’actualité, mais aussi car le traitement narratif employé propose ici un angle assez novateur. Plus que les faits, le drame de Vincent Grashaw s’attache en effet surtout à décrire l’état émotionnel des jeunes garçons, en particulier Edwin, mettant de ce fait en perspective la tragédie à venir. Certains reprocheront probablement au réalisateur de vouloir par là défendre l’indéfendable, mais l’intention est pourtant tout autre. D’une part car le film s’avère suffisamment équilibré pour ne pas faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Et d’autre part car le récit se concentre avant tout sur l’approche psychologique, sans jamais chercher à juger les actions des protagonistes.
Film casse-gueule par excellence au vu du caractère sensible de son sujet de fond (les fusillades dans les écoles américaines), And Then I Go s’impose finalement comme un drame perturbant, aussi poignant que saisissant. Sans forcément éviter tous les écueils, le long-métrage séduit néanmoins par la qualité de son traitement narratif et la puissance émotionnelle de ses jeunes personnages.