A la Dérive // De Baltasar Kormakur. Avec Shailene Woodley, Sam Claftin et Jeffrey Thomas.
Dans le registre du survival en pleine mer, on a connu beaucoup mieux. Mais ce très cher Baltasar Kormakur, à qui l’on devait déjà l’histoire de Rob gravissant l’Everest (2015) au cinéma, change de lieu mais continue de raconter des histoires de survie dans des conditions extrêmes. Le tout est entrecoupé de scènes d’amourette sans grand intérêt et qui finalement alourdissent le film (même si celui-ci s’avère finalement plutôt court avec son heure et demie). C’est un réalisateur qui parvient tout de même assez bien ici à faire ressortir quelques émotions sympathiques et notamment la scène d’ouverture qui est malheureusement coupée en plein milieu par la rencontre qui a mené à cette histoire. Le réalisateur avait d’ailleurs déjà tenté de faire ses armes sur Survivre (2012) où un pêcheur tente de survivre dans les eaux glacés après que son bateau ait coulé. Finalement, A la Dérive est un brin plus gentillet que son précédent ouvrage dans les mers, mais il est un brin moins brouillon aussi. Il faut dire que les scénaristes connaissent très bien ce que c’est que de toucher un spectateur. En effet, Aaron Kandell et Jordan Kandell ont écrit Vaiana, le dessin animé Disney. Et ils sont accompagné de David Branson Smith qui a travaillé sur la brillante série Enlightened.
Tami Oldham et Richard Sharp décident de convoyer un bateau à travers le Pacifique et se retrouvent pris au piège dans un terrible ouragan. Après le passage dévastateur de la tempête, Tami se réveille et découvre leur bateau complètement détruit et Richard gravement blessé. À la dérive, sans espoir d’être secouru, Tami ne pourra compter que sur elle-même pour survivre et sauver celui qu’elle aime.
Ce genre de film se repose donc énormément sur son casting mais je ne peux pas dire que Shailene Woodley brille nécessairement. Elle n’est pas mauvaise, loin de là, mais disons que le film ne lui laisse jamais suffisamment de moments pour briller. On a alors l’impression de voir une version attendrissante et adolescente de All is Lost avec Robert Redford (qui pour le coup était un vrai survival des mers étonnant et très réussi). Ici, c’est une femme qui est le héros de l’histoire ce qui permet aussi de changer un peu de l’homme à la barre. Sauf qu’au delà de ces petites trouvailles ici et là, le film dérive un peu trop et ne parvient pas à rester trop mature. Je me demande si au fond A la Dérive n’était pas plus destiné à un public adolescent qu’autre chose (et c’était peut-être le but recherché) mais l’on perd alors le côté réaliste et complexe de la chose au profit de ces scènes de romance légèrement ennuyeuses qui n’apportent rien et ne permettent pas de s’attacher autant que l’on peut à ce qui reste tout de même une histoire que l’on ne peut souhaiter à personne.
Note : 5/10. En bref, un peu trop crédule par moment et très attendrissant pour un sujet aussi sévère et de base terrifiant.
Date de sortie : 4 juillet 2018