On connaît les effets néfastes pour la santé de la pollution de l’air extérieur, et l’association entre l’exposition élevée aux particules fines et à certaines substances toxiques et l’augmentation du risque de certains cancers. Dans le même esprit, cette étude de l’Institut de Barcelone pour la santé mondiale (ISGlobal) confirme que vivre à proximité d’espaces verts est associé à un risque réduit de cancer du sein. La corrélation est même linéaire entre la distance des espaces verts et le risque de cancer du sein. Des données présentées dans l’International Journal of Hygiene and Environmental Health qui confirment les nombreuses études concluant aux bénéfices pour la santé physique et mentale du contact avec les espaces verts urbains.
Dans les groupes de population plus âgés, le contact avec les espaces verts a été associé à un déclin cognitif plus lent ; chez les enfants, l'exposition à la « verdure » à une amélioration de la capacité d'attention, du comportement, du développement émotionnel et même à des changements structurels bénéfiques dans le cerveau. Cependant, à ce jour, peu d'études ont porté sur la relation entre l'exposition aux espaces verts naturels et le risque de cancer, plus particulièrement de cancer du sein, le cancer qui cause le plus de décès chez les femmes. L’équipe de Barcelone regarde ainsi ici pour la première fois la relation entre l'exposition aux espaces verts et le cancer du sein, via l’analyse des données de plus de 3.600 femmes en Espagne et conclut que le risque de cancer du sein est réduit chez les femmes qui vivent à proximité d'espaces verts urbains, tels que les parcs ou les jardins.
Les chercheurs ont collecté et analysé des données de 1.738 patientes atteintes de cancer du sein et de 1.900 témoins en bonne santé. Les données comprenaient les précédents domiciles, le niveau socio-économique, les facteurs de mode de vie et les niveaux d'activité physique. Les informations sur la proximité d’espaces verts urbains ou de zones agricoles, sur les niveaux de pollution atmosphérique et la densité de population ont été obtenues par géolocalisation puis consultation de bases de données spécialisées. L’analyse constate :
- un risque réduit de cancer du sein chez les femmes vivant à proximité d’espaces verts,
- mais pas toujours à proximité des zones agricoles : des résultats qui suggèrent l’impact important du traitement des sols,
- une corrélation linéaire entre la distance des espaces verts et le risque de cancer du sein.
Quelles sont les caractéristiques des espaces verts les plus bénéfiques ? Les auteurs « avouent » ne pas comprendre entièrement les mécanismes qui sous-tendent ces effets bénéfiques sur la santé mais se réfèrent à de précédentes études ayant mis en avant des niveaux d'activité physique plus élevés, une réduction de la pollution atmosphérique, des niveaux de stress moins élevés. Quant au risque plus élevé de cancer du sein avec la proximité de terres agricoles, il pourrait s’expliquer par l'utilisation de pesticides. En conclusion, les niveaux d'exposition aux produits agrochimiques devraient être pris en compte dans les recherches futures pour mieux comprendre le mécanisme qui sous-tend cette association négative.
Source: International Journal of Hygiene and Environmental Health 2018 Aug 1. doi:10.1016/j.ijheh.2018.07.014. Residential proximity to green spaces and breast cancer risk: The multicasecontrol study in Spain (MCC-Spain).
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