Quoi de mieux pour clôturer l'été et commencer la rentrée que la dernière édition du HORST festival : un line-up soigneusement préparé, un cadre enchanteur et des scènes plus que travaillées. A deux pas de la ville flamande de Louvain se tient depuis cinq ans le festival belge HORST Arts & Music - festival mêlant musique électronique de qualité, arts visuels et architecture design.
C'est sans lésiner que les organisateurs du festival ont choisi leur line-up " bouquet final ": des artistes belges - comme Lefto, pour ne citer que lui - à côté d'internationaux, qu'il s'agisse d'étoiles montantes - Anastasia Kristensen, Oceanic ou Mafalda - ou de ceux qu'on ne doit plus présenter - tels Motor City Drum Ensemble et Mr Scruff... un programme chargé pour un weekend chargé en somme. De Raphael Top-Secret à DJ Bone, en passant par Skatebård, le festival HORST prouve cinq ans plus tard qu'il était plus qu'un énième événement de musique électronique.
Œuvres d'art éparpillées et scénographies étonnantes
Tout a été pensé pour s'intégrer harmonieusement à la nature et au château. Outre le désir de préserver l'aspect convivial des petits festivals, plusieurs raisons ont guidé cette décision : d'une part la protection de l'habitat naturel des nombreuses espèces animales vivant dans le domaine - chaque année, l'Agence pour la nature et les forêts est consultée pour s'assurer que la position des scènes ne troublera pas la nature environnante - d'autre le désir des organisateurs de ne pas tomber dans la routine et de proposer un festival en constante évolution.
Ajoutez à cela une exposition de sculptures et autres œuvres artistiques qui s'imbriquent parfaitement avec la nature, des visites guidées et conférences par les artistes ayant participé au festival depuis son lancement et vous l'aurez compris : HORST est bien plus qu'un " simple " festival de musique.
On remarquera surtout les installations lumineuses du duo hollandais Children Of The Light, responsables de l'éclairage de l'emblématique De School à Amsterdam, les nombreuses œuvres d'art éparpillées sur le site ainsi que les scènes qui changent du tout au tout quand vient la nuit. Grâce à de nombreux partenariats, les trois stages claquent, et pas qu'un peu ! Un long couloir avec lampes suspendues mène à la Forest Floor, la scène la plus intimiste, cachée dans les bois.
La main stage, Lakeside Dancers Club, prend toute la place dans le paysage lorsqu'on entre sur le site du festival : tel un navire prêt à s'enfoncer dans le lac avoisinant, la structure en bois est le travail de la société d'architecture tokyoïte l'Atelier Bow Wow. Enfin la Final Stage est drapée d'un voile rouge et est l'œuvre de Collective Practice, un groupe d'étudiants en architecture à la KUL (Université Catholique de Louvain). En cinq ans, le festival s'est transformé en un véritable rassemblement culturel, artistique et musical.
La crème de la crème
Le ton est immédiatement donné en arrivant sur place : la charmante Sassy J fait swinguer la foule à la Forest Stage avec ses vinyles jazzy qui font oublier le ciel un peu gris. Elle laisse ensuite place au hollandais Oceanic et son ambiance bien plus rythmée, parfois même tribale. Un burger végé et une frite engloutie, on retourne se lâcher devant le duo Optimo qui déchaîne littéralement la foule sur la scène principale. On retiendra le moment très planant où ils ont mis Theme for Great Cities par Naum Gabo et une track phénoménale de Out Hud. On terminera la soirée de très belle façon avec Hunee et Job Jobse, une de nos performances préférées du festival.
Le samedi commence bien avec la jeune portugaise et pétillante Mafalda, qui fête son anniversaire. Et nous fait vibrer en passant It's a world before you de Kaidi Tatham. Mais pas une minute à perdre, Octo Octa travaille le public comme il faut : rapide et efficace vu la courte durée du set - une heure à peine - avant d'être remplacé par le producteur américain de sons House Maurice Fulton, lui aussi complètement dingue. Et enfin Avalon Emerson l'enchanteresse. Son set nous offre une bonne dose de grosse techno, entremêlé de sonorités hip-hop, africaines et House. Bref, une Avalon Emerson en grande forme, devant une foule en liesse !
Le public, toujours en feu, se réchauffe au soleil qui pointe le bout de son nez pour la dernière journée de cette dernière édition du HORST festival (snif). Le producteur norvégien Skatebård nous fait voyager avec ses sons italo disco de l'espace et le légendaire Mr Scruff, accompagné de MC Kwasi, ne nous lâche plus pendant plus de quatre heures. La foule est transportée avec une main de maître à travers l'histoire du Jazz, de la Soul et de la Disco : des sons plus groovy les uns que les autres nous empêchent de décoller les pieds de la Final Stage. Le talentueux Palms Trax nous rappelle à l'ordre : " Venez donc vous délester devant ce magnifique coucher de soleil qui se reflète sur le lac ". Et nous ? On obéit ! Difficile de ne pas se trémousser et de finir la soirée en beauté avec Motor City Drum Ensemble, dont on ne doit plus faire l'apogée.
Digne d'un Dekmantel version noir-jaune-rouge, les artistes ont respecté l'esprit Disco-House et résolument groovy du festival. Alors que nous réserve la suite des festivités ? Un nouveau lieu ? Une nouvelle soirée ? Ce qui est certain cinq ans plus tard, c'est que le HORST festival n'a plus rien à prouver et peut maintenant se réinventer. En attendant des réponses, nous avons retenu pour les plus gourmands les sons qui ont marqué cette dernière édition. Voici donc une petite playlist concoctée par nos soins, pour prolonger le plaisir et sculpter les souvenirs :
La playlist sur spotify par ici.
**Le parcours artistique reste accessible jusqu'au 27 octobre 2018**Article écrit à quatre mains par François Bernaerts et Zoé Devaux. Playlist par Arabella Coste.