Qui pourra encore dire qu’Emmanuel Macron se tient uniquement sur le trône de Jupiter ? Lors d’un échange avec un horticulteur en recherche d’emploi, visiteur du palais de l’Elysée à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, le président de la République a détaillé par l’exemple sa vision de l’emploi. En répondant qu’il suffit de sonner à la porte des restaurants et cafés de Montparnasse pour cesser de boire la tasse, qu’il suffit de chercher pour que le travail vienne, Emmanuel Macron, face aux caméras, se veut spontané alors que sa communication est élaborée.
Pour qui parle-t-il ? A ceux qui rabâchent que les Français ne veulent plus travailler. Parle-t-il aux Français ? En partie, mais il parle surtout de lui. Exprime-t-il une vision d’ensemble de la société ? Non, il montre que le débat est centré sur sa personne et surtout qu’il sait aller rencontrer les gens. Une nouvelle fois, sous le fringant et jeune président, pointe l’ombre de Sarkosy, amateur de bons mots d’apparence surgis de l’instant mais travaillés et pensés en coulisses. Comme Sarkosy, Emmanuel Macron aime cogner devant les caméras ce qui lui permet d’espérer inverser la courbe de l’impopularité. Discrètement, la petite phrase offensive et stimulante prépare l’opinion à la prochaine réforme
A force de multiplier, les phrases qui forment l’anthologie de la geste présidentielle, « Pognon de dingue », « La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler », Emmanuel Macron oublie qu’une stratégie de communication peut transformer le bon sens dont seraient porteurs ses électeurs en arrogance dévastatrice. Le petit sparadrap de Tintin laisse toujours des traces.