Paris. Jeudi 13 septembre 2018. 20h30.
Concert de sortie de l'album " "
est composé de
Bruno Angelini: piano, compositions
Claude Tchamitchian: contrebasse
Edward Perraud: batterie, percussions
Régis Huby: violon, violon ténor, électronique
Introduction au piano. Mystérieuse, répétitive; En résonance avec le violon. La contrebasse, plus grave, à l'archet, sur la même vague. Edward Perraud distille de légers bruits. " Le batteur est un barman de sons " ( Jean Cocteau, premier président de l'Académie du Jazz). C'est si ténu que cela pourrait cesser à tout instant. Belle montée en puissance à quatre. Cela devient tempêtueux, éruptif même. Un solo de piano permet de relancer le quartet dans une autre direction, énergiquement. La musique décline jusqu'au silence.
Intro du piano. Un tourbillon sonore s'élance et nous emporte au loin. Dieux, que c'est beau! Le pianiste enchaîne sur une ligne souple que suivent les trois autres. C'est romantique à souhait mais avec l'énergie de la pulsation de la basse et de la batterie. Ca s'énerve. Violon TGV (Très Grinçante Vitesse). Retour au calme avec quelques notes graves du piano seul. Cela redevient échevelé et énervé. Ces hommes sont d'humeur variable, passant d'émotions douces à fortes sans prévenir.
Edward tient un maillet de la main gauche et une baguette de la main droite. Cymbale main gauche, tambour main droite. Un air éthéré où le violon joue au vent dans les dunes. Edward fait grincer et chanter ses cymbales. L'esprit part en voyage avec eux. Ca monte doucement. La puissance est impulsée par la contrebasse. Le violon ajoute un effet d'écho électro. Piano en ostinato. Contrebasse vibrant sous l'archet alors que le batteur continue sa cuisine chinoise aux baguettes.
" Tree song ". Ce morceau est dédié au pianiste britannique John Taylor (1942-2015) et à Julia Butterfly Hill restée 738 jours dans un sequoia millénaire pour empêcher qu'une forêt primaire de Californie du Nord ne soit abattue par des promoteurs immobiliers. Elle a gagné. En Europe, la forêt primaire de Bialowieza (Pologne) est elle aussi à sauver. Cette mélodie n'est pas aussi mystérieuse que " A forest " de The Cure mais l'ambiance de forêt profonde, obscure est bien restituée. Les archets glissent doucement sur les cordes. Ponctuation de bruitages par le batteur. Ils arrivent à une mélodie étirée, nostalgique à souhait. Un temps de dégustation avant d'applaudir.
Un peu de percussions sur le piano. Des impulsions de la contrebasse. Des bruitages de la batterie. La contrebasse tourne en boucle, fournissant le point de repère. Le quartet s'énerve avec un violon strident, un piano dissonant, un batteur fracassant. Pas mon truc.
Bruno repart sur une musique de film romantique. Les adieux émus des amants sur un pont. Le violon fait la péniche qui passe doucement sur le fleuve. La musique s'anime comme le vent qui remue les arbres au bord de l'eau. Beau solo de piano qui coule comme l'onde. Le pianiste accélère progressivement. Basse funky. Le batteur tapote plus vigoureusement. Le violon commence à lancer des éclairs.
" He left and You stay ", un morceau dédié par Bruno à Max, un ami décédé. Cela parle de la permanence des sentiments, en amour comme en amitié. Les morts ne le sont vraiment que lorsqu'aucun vivant ne pense plus à eux. Une ballade. Son prenant de la contrebasse. Edward Perraud reste aux baguettes alors, qu'à mes oreilles, les balais s'imposent. Solo bien impulsé de contrebasse, souligné par la batterie, ponctué par le piano. Solo de violon avec un effet électronique qui donne un son continu d'orgue. Retour à un duo piano violon tout en douceur. La contrebasse ronronne. Décidément, le batteur reste aux baguettes. Dommage. La respiration de cette composition appelle les balais. Une onde pure nous porte jusqu'à la fin du concert.
Il y eut un rappel. Voilà, c'est fini.
La photographie de Bruno Angelini est l'œuvre de l'Incontournable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette œuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales .
Bruno Angelini par Juan Carlos HERNANDEZ