L’humanité est dans une impasse. Résumée dans une formule simple : « la maison brûle et on regarde ailleurs ». Est-ce simplement du déni ou de la folie, peut être une question qui se pose. (voir Paranoïa : la folie fait l’histoire de Luigi Zoja qui pointe le passage du Mythos au Logos) Nous faisons l’hypothèse que ce regard ailleurs a à voir avec une relation au monde inappropriée. Elle porte au pinacle la technologie et la matière en mettant toujours plus à distance la perception purement sensible des choses.Plus particulièrement le chapitre sur la simplexité dans « Réinvestir l’humain » est une tentative de regarder les choses de façon ternaire et cyclique et non plus binaire et linéaire. Cela m’est apparu avec force, il a 40 ans, pour le ternaire suite à un livre bilan du marxisme. Je me déclarais alors vitaliste, communiste, libertaire. Aujourd’hui je dirais que le triangle de base qui devrait nous mobiliser serait le vivant, les singularités et les communs.Le prototype d’un ternaire est la donnée de trois énergies fonctionnant sur des rythmes différents. Une énergie au long terme qui en orientant un possible, donne le cap ; une au moyen terme qui décrit notre rapport qualitatif aux événements et une au court terme qui traite du quantitatif et du mesurable. Si nous choisissons le vivant comme cap, alors la relation à sa fragilité devait être enseignée dès le plus jeune âge. Chaque espèce a une durée de vie dont il faut saisir le sens. Si nous choisissons les singularités comme pôle sensible, alors l’écoute du même et du différent sont les réflexes de base à acquérir. Les communs sont alors à leur juste place, pas celle d’un cap comme les communistes l’ont imaginés, mais d’une nécessité pour permettre aux singularités de s’exprimer et au vivant dominé par l’homme de se perpétuer dignement. Le cyclique est plus difficile à saisir et à repérer, pourtant les historiens savent que c’est une évidence. Après la révolution Française la restauration, après mai 68 le puritanisme par exemple. Il se trouve que les deux évènements sont séparés par une durée de 180 ans. Période qui nous est apparue pertinente pour lire l’histoire. Ces 180 ans sont au demeurant un douzième de 2160 ans, durée d’un civilisation qui va jusqu’au bout, elle même fraction d’un cycle de 25 920 ans qui décrit le troisième cycle connu celui de la rotation de l’écliptique autour de l’axe des pôles, appelé grande année.Il n’a pas été possible dans "Réinvestir l'Humain" de déployer la puissance du cyclique, juste de poser ses principes, ceux d’un moteur à 4 temps, une phase de croissance cachée (la gestation), une de croissance visible jusqu’à un maximum ; une décroissance visible vers la mort et une d’absence entre la mort de quelque chose et la renaissance d’autre chose.En utilisant la pensée analogique dont parle si bien Douglas Hofstadter, j’ai proposé 4 postures correspondant à ces quatre phases, à savoir la bienveillance, la lucidité, le risque et l’incertitude.Nous avons ainsi les bases succintes de l’architecture du rêve dont l’humanité devrait se saisir pour sortir de l’impasse. Elaborer des projets de façon ternaire ( qu'on peut, avec l' habitude, fractaliser), identifier le temps pertinent et ainsi la succession des moments ( les 4 phases ont elles aussi une rythme ternaire, ce qui débouche sur douze phases principales).