Du 19 septembre au 19 octobre 2018 - Vernissage Jeudi 20 septembre à 18h30
Dans un univers photographique touchant à l'intime, les séries de Bruno Seigle questionnent non tant la vie, que le temps d'une vie - de l'enfance à la mort. Et c'est avec une pudeur extrême qu'il interroge la mémoire, la disparition, le souvenir, l'effacement, l'oubli...
La photographie est ici, à la fois commémorative et métaphore de notre destin commun.
En ce qu'elles contiennent de personnel, d'intime, les images de Bruno Seigle font partie de ce que l'historienne de l'art, Isabelle de Maison Rouge nomme Mythologies personnelles "*. Par ce concept, elle définit le but que l'artiste s'assigne, comme étant celui " de hisser l'ordinaire au rang de l'universel. Son existence se trouvant consignée dans ses moindres détails intimes (...). Il retrace son destin au jour le jour "
Si selon l'historienne de l'art, " parler de mythologie personnelle revient (aussi) à tenir compte des interrogations que pose l'artiste à la société dans laquelle il vit ", Bruno Seigle en donnant à voir les images de son quotidien - des événements en apparence les plus anodins aux plus tristes - questionne de façon récurrente, son (notre) rapport au temps et à la mort...
Par et dans ses photographies, Bruno Seigle traite de la disparition, celle de ses proches (Histoires courtes - HS et une journée particulière), celle d'anonymes (Singulier pluriel) - de la sienne (Comme si j'allais mourir demain) et peut-être " du désir d'arracher un être à sa destruction et à l'oubli "*.
Dans sa série Pollutions nocturnes, qui donne à voir des photographies de lits - dans lesquels l'artiste passe comme tout un chacun une partie de sa vie - la répétition et l'accumulation des images, datées et annotées de pensées personnelles - une nuit, une pensée, une image - induisent une temporalité séquentielle, chronologique et narrative - sorte de carnet de voyage, et d'autoportrait tel que l'énonce l'artiste.
La liberté d'interprétation (du regardeur) et l'intention artistique ne se rencontrant pas toujours sur les mêmes idées, le texte est déterminant dans la construction de l'acception autobiographique d'une photographie. Ainsi, le titre Pollutions nocturnes induit, évoque ou participe de la façon dont le photographe souhaite que nous appréhendions, au-delà de ce qu'il nous donne à voir, ce qui est de l'ordre de sa pensée.
Quant aux objets photographiés, répétition et accumulation de lits défaits et vides, qu'ils soient pris sur le vif ou objets de mise en scène, ils contiennent des traces au sens d'empreintes, à la fois présence comme l'affirmation de l'existence de ce qui a été et absence comme disparition et dissolution du corps...
Comme si le vide et l'absence dont elles portent la trace, était au coeur même des images de Bruno Seigle.
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Centre culturel Bellegarde 17, rue Bellegarde, 31000 Toulouse Tél : 05.62.27.44.88