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Partir seul en vacances, quand on ne l'a jamais fait, ça n'est pas forcément évident. Ne sachant pas trop que faire de ma carcasse pendant mes congés d'été, j'ai fait comme tout le monde : je me suis précipitée sur internet. Je cherchais un endroit au calme, avec des activités, pour ne pas risquer de m'ennuyer seule au bord d'une piscine...
Résultat de ma recherche, un site au nom bizarre mais facile à retenir : Fais tes vacances.
Je fouille, je me balade sur le site, ça a l'air trop beau pour être vrai.
Je tente le coup, je m'inscris, puis le temps passe, je mets mon sac dans la voiture et c'est parti pour Doucy !
Allez, trève de suspense, je vous annonce tout de suite que c'était génial de bout en bout !!
Imaginez-vous un village-station de ski, tout mignon, décoré pour l'été de tentes de toutes les formes : des tipis, des géodes, de grandes tentes plus ou moins pointues... Et même un chapiteau de cirque !!
Arrivée le samedi après-midi, j'ai suivi le parcours du vacancier pour récupérer les clés de mon logement et surtout la brochure expliquant le fonctionnement de l'endroit. A peine le temps de poser mes affaires dans mon studio qu'il était l'heure de monter en tente Olympe pour un buffet dinatoire.
Le soir, je reste dans ma chambre à présélectionner les activités qui pourraient m'intéresser. Un travail nécessaire, car chaque semaine, plus d'une centaine d'activités sont proposées, de l'apprentissage de la musique ou du chant au sport, en passant par le développement personnel, les arts plastiques ou circassiens, les danses, le bien-être, le choix est extrêmement vaste.
Dimanche matin, les horaires de stage sont affichés, il faut vite faire coïncider nos goûts avec les plannings définis. Parfois, le choix est cornélien : de 9h à 11h, je suis l'atelier d'ayurveda ou bien la méditation pour les agités ?
Le marché aux stages disperse les doutes : sous le chapiteau de cirque, les maîtres de stage sont assis en rond devant l'affiche de leur activité. Chaque vacancier donne une étiquette pour s'inscrire mais comme certains ateliers ont un nombre de places limités, il faut prioriser... Et parfois se rabattre sur des ateliers auxquels on n'avait pas pensé au début.
Je ne me suis pas trop mal débrouillée... J'ai eu du premier coup tout ce que je voulais pour des journées bien remplies. Je me suis seulement accordé de ne rien prendre de 7h à 9h. Tant pis pour la méditation zen. Pour le reste, c'est le marathon : petit déjeuner à 8h, atelier ayurveda de 9h à 11h, chant pour les casseroles de 11h à 13h, repas, puis danse sévillane à 14h, cirque (jonglage pour moi) à 16h et enfin sophro-théâtre à 18h, repas du soir... suivi au choix d'un spectacle ou d'une conférence.
Une semaine à ce rythme, vous imaginez ? Je ne me suis pas rendue compte de ce que je faisais. A la fin de la semaine, j'ai même décidé de rallonger mon séjour d'une semaine, comme ça, sur un coup de tête. Ce n'est qu'en rentrant chez moi que je me suis rendue compte que j'avais tiré sur la corde. Épuisée. Mais infiniment mieux qu'avant de partir : déshabituée d'internet et de ses mille pertes de temps qu'on croit être notre quotidien (là-bas, le réseau était très mauvais, même pour téléphoner ou envoyer des SMS), remotivée à pratiquer de nouvelles activités (je me suis acheté des balles de jonglage pour poursuivre mon apprentissage) et consciente que je m'étais perdue dans ma routine depuis bien longtemps, moi la curieuse, moi qui aimais toujours apprendre tout ce qui passait, moi la joyeuse devenue morose à force de trajets en voiture pour aller travailler loin de chez moi.
Je rajouterai un élément essentiel que je n'ai pas mentionné jusque-là : à fais tes vacances, l'équipe qui encadre a su mettre en place une écoute et une convivialité réelles. Certains maîtres de stage ont des pancartes autour du cou, selon qu'on peut venir leur parler d'un blues passager, leur demander des détails pratiques ou comment changer de stage si l'on n'est pas content de son choix. Du coup, les vacanciers adoptent le même esprit et les liens se tissent très vite entre les gens.
Ce n'est pas pour rien que la plupart sont des récidivistes : comme me l'a dit une vacancière (par ailleurs psychothérapeute), FTV, c'est un peu thérapeutique.
Et là, je vous entends dans votre tête, vous dire que je fais de la pub, qu'on a dû me payer pour débiter tout ça... Alors je vais vous dire tout le négatif que j'ai pu voir : on ne mange pas très bien. C'est correct, les buffets d'entrées et desserts pourraient être moins répétitifs, mais les plats ne sont pas délicieux. Fins gourmets accros au restaurant du club Med, passez votre chemin. Ou tentez l'aventure du cocooking ! C'est une formule dans laquelle on s'engage à préparer deux à trois fois dans la semaine le repas pour un groupe de 50 personnes. On est en groupe à chaque fois pour le faire, supervisés par un habitué. Les plats que j'ai vu passer avaient l'air franchement plus appétissants que ceux de la pension complète.
Enfin voilà, si j'avais su que ce serait si bien, je n'aurais pas pris un mois de congés pour souffler du boulot, mais juste deux semaines pour aller à Doucy goûter à une ambiance familiale et enrichissante. Honnêtement, cela aurait suffi. Je le saurai pour l'an prochain !