Refouillant dans son propre tiroir, Jean-Christophe Grangé développe Les Rivières Pourpres pour la télévision et propose une anthologie qui commence bien, mais sans trop de consistance.
True Detective. Après les évènements des films, le commissaire Pierre Niemans s'attelle à plusieurs affaires distinctes avec sa nouvelle protégée (Erika Sainte). Parce que les séries anglophones n'ont rien à envier aux récits de Grangé, le voilà qui propose une intrigue inédite en offrant à l'un de ses premiers personnages un rôle récurant sous la peau du génial Olivier Marchal, plus vrai que nature dans l'imper du flic blasé. Durant 8 épisodes, 4 enquêtes seront diffusées. Ainsi, les deux premiers constituent une histoire complète et serviront de prologue aux aventures des policiers et des affaires sordides, chères au romancier, qu'ils devront résoudre. Des Rivières Pourpres, la série n'en a que le nom et un (trop) mince rapport à l'eugénisme et aux sectes religieuses portées sur le sacrifice humain.
The Sinner. Mais Les Rivières Pourpres, création franco-allemande, galèrent à s'émanciper. S'il est presque dépaysant de découvrir les lois de notre gendarmerie nationale face aux méthodes américaines alors que la caméra, alerte, fait le boulot pour offrir un beau morceau de télévision, calibré mais efficace. On retrouve l'essence mêmes des intrigues sales, ramifiées et dérangeantes de l'auteur, mais la série souffre de son format trop court. Deux épisodes de 50 minutes peinent à développer la complexité des romans et on ne retrouve pas le panache de l'adaptation du Vol des Cigognes (n'est pas Jan Kounen qui veut), également en deux parties. Trop succincte, pauvre et sans réelle implication, il manque (pour l'instant) beaucoup de relief et de violence crade pour faire de la série le digne rejeton du livre éponyme. Affaire à suivre...
Les Rivières Pourpres sont actuellement diffusées sur France 2.
(Visited 1 times, 10 visits today)