Ce roman sous forme de puzzle retrace la vie d'un immeuble parisien sur 100 ans, de 1875 à 1975. On y rencontre les divers propriétaires et locataires, des concierges aux notables, des caves aux chambres de bonnes. Riche en descriptions, en listes ou en énigmes, ce roman ce veut exhaustif. Aucun meuble ne semble oublié, aucun livre, aucune petite histoire. Cela peut être celle des habitants actuels comme celle des locataires passés, des escrocs aux grandes familles. Mais partout souffle l'aventure, que ce soit chez l'archéologue rêveur, le milliardaire enrichi en Afrique, les peintres ou la cantatrice.
Composé selon des contraintes mathématiques (il ne faut jamais passer plusieurs fois dans la même pièce de l'immeuble (il y en a 100), chaque pièce a des caractéristiques propres et imposées et des livres et tableaux inspirent les chapitres) savamment dissimulées par l'auteur, ce roman pourrait se lire dans n'importe quel ordre, en suivant les personnages (il y a des index), des temporalités, ou au hasard. Se détache simplement le fil rouge de l'histoire de Bartlebooth, un riche jeune homme qui imagine un projet maîtrisé, esthétique et logique, sans autre but que lui-même à savoir la réalisation d'aquarelles partout dans le monde pendant 10 ans, envoyées à l'artisan Gaspard Winckler qui en fait des puzzles. A son retour, Bartlebooth fait les puzzles, reconstitue l'aquarelle, la renvoie sur les lieux de réalisation pour l'y détruire et récupérer une feuille blanche.
C'est là le point d'ancrage du roman, l'intrigue qui nous attache. Mais chaque chapitre propose une ouverture sur d'autres intrigues, d'autres aventures, d'autres vies qui entrent en résonance avec l'histoire principale. C'est riche, c'est malin, c'est foisonnant de vie !