ARPAC
511, rue de la Pompignane - CASTELNAU LE LEZ
" Ne sommes-nous pas précipités dans une chute continue ? En arrière, de côté, en avant, de tous les côtés ? Y a-t-il encore un haut et un bas ? N'errons-nous pas comme à travers un néant infini ? Ne sentons-nous pas le souffle du vide ? " Nietzsche - Le gai savoir (Aphorisme 125)
" Je ne fais pas de la philosophe, je peins ! " me disait, juste avant notre visite à l' ARPAC, mon amie, artiste peintre.
Mahi, lui, a tout intégré, tout digéré et l'a projeté dans ses œuvres. Certes " l'innocence est perdue à jamais, mais il y a quelque chose en moi d'irrépressible qui veut que . Ça pourrait se faire par les mots, mais je n'y arrive pas, j'ai l'impression d'être plus éloquent avec les formes, la matière, les images." ça exprime
Au commencement était Rubens... et sa " chute des damnés" . Face à l'une des œuvres les plus fortes (cf. ci-dessous) accrochée aux cimaises de l' ARPAC, on revoit l'œuvre " gigantesque " de Rubens (2,86×2,24), sa colonne de corps disloqués, entre lumière d'en haut et noirceur du " Très Bas ". L'œuvre de Mahi se situe-t-elle dans cette dernière zone, celle des ténèbres, ou tout simplement dans ces espaces intersidéraux où règne la nuit éternelle ? Mélange des anatomies classiques, Rubens inversé, superposition des corps Mahiliens, entre danseurs de Matisse et " sortis de grottes " du Tassili. Sans lumière, l'œuvre pourtant s'illumine, soleil noir ? Mahi pessimiste, voire !
Personnages en files, en rondes, en nuées, dans un mouvement contraction-expansion, vie et pulsation. Haut et bas, bas et haut oubliés : " Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut : et ce qui est en haut, est comme ce qui est en bas " (La Table d'Emeraude).
Les matières, les matériaux, entrent dans le jeu : le métal, vieilli et rouillé intentionnellement, le lin, textile " ancestral " chez l'artiste, le plexi et ses effets magiques. Travail des cadres, récupération (apparente ou réelle ?) d'éléments métalliques, humour omniprésent (grinçant ?) : " Rouillez jeunesse ", " Chut ! ", " Lin dans l'autre ", " Ronde de nuit ", " Poussières des toiles "..., une exposition où chaque œuvre mérite, impose, un temps d'arrêt... une minute de silence. Silence au sein duquel se manifeste le " dessein " de Mahi et l'amorce de ses " pourparlers ".
" L'interprétation de la série appelée chute des corps restera néanmoins ouverte : les pessimistes moralistes inclineront pour la chute (vers le bas), les sceptiques agnostiques préféreront peut-être dire qu'il s'agit d'une apesanteur (insensée et amorale). "
Mahi, peintre, Mahi, plasticien, philosophe, scénographe... Mahi dont l'œuvre se révèle tout au long des salons de la Fondation Pioch Pelat est à RENCONTRER ABSOLUMENT.Liens
Vers le très complet et riche site de Mahihttp://mahi-euh.blogspot.com/
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Page FB de Marc Ely