Eels – The Deconstruction

Par Darkstein

Eels, c’est le bon copain toujours un peu triste, un peu comme Bourriquet dans Winnie L’Ourson. Même ses albums primesautiers comme Daisies of the Galaxy ou plus rentre dedans comme Shootenanny! ou Souljacker ont une saveur douce amère. J’ai un peu lâché le bateau et pas trop suivi ses déboires depuis 2003 et on le retrouve ici avec un album qui reste dans la même veine, aux sonorités parfois plus 70’s (voir 50’s !). Doux et râpeux à la fois, comme on l’aime. « The Deconstruction » ouvre l’album avec une douce mélodie et une voix vocodée qui rappelle les grandes heures de Beautiful Freak ; « Bone Dry » ne saurait être reniée par Tom Waits, qui chanterait du rythm’n blues. « Premonition » est triste, fataliste et malgré tout pleine d’espoir ; « Rusty Pipes » laisse une bonne place à la basse. Un morceau assez classique mais qui, par touches (flûte notamment), se crée sa propre identité. « The Epiphany » plombe un peu l’ambiance. Heureusement « Today is the Day » et ses riffs très « Happy Days » ramène le soleil.

« Sweet Scorched Earth », une bluette amoureuse mignonette. « Be Hurt » ramène un son plus bluesy, mais pas plus entraînant. « You are the Shining Light » est lui résolument plus rock’n roll, yeah !

« There I Said It », retombe dans un plaidoyer amoureux timide avec son piano langoureux. « The Unanswerable », un instrumental qui annonce le final « In Our Cathedral » et son écho caverneux – pas trop la chanson à chanter au mariage de son meilleur ami…

Quelques instrumentaux ponctuent l’album, en matière de souffle pas forcément nécessaires, mais toujours simples et digestes (« The Quandary », « Coming Back », « Archie Goodnight », écrite pour son fils, et qui n’est pas sans rappeler « Baby Genius » sur Electroshock Blues)

E reste le même Droopy, toujours aussi primesautier. Sa voix traînante, le son rugueux, tout cela crée un atmosphère intimiste et rassurante. Une parenthèse de fraîcheur plutôt agréable.