D’emblée, ce qui est tout à fait percutant, c’est les noms qu’il cite quant à ses influences notables dans sa musique : Bill Withers, Curtis Mayfield, Paul Weller ou encore Nancy Sinatra dont l’une des chansons lui aurait inspiré « Deidweight ». Mais ses deux plus grandes découvertes restent Scott Walker et… Serge Gainsbourg – ce que l’on peut entendre très aisément dans l’utilisation d’une contrebasse ainsi que d’une basse jouée au médiator.
Pour autant, sur Good Day, il est un autre très grand nom qui surgit, presque de nulle part : Brian Eno, non pour sa musique mais pour un entretien dans lequel il parlait de la notion d’abandon au XXIe siècle, époque où nous sommes absolument tous en permanence interconnectés. Jonathan Jeremiah explique cela par la peur de chacun de perdre la contrôle, alors que finalement la perte de contrôle, l’abandon, a – selon lui – quelque chose de délicieux.
Cet album ne me paraissait initialement pas pour moi. Mais une chanson – « Shimmerlove » – s’est élevée au milieu de toutes les autres, dès lors j’ai réécouté Good Day et, à ma grande surprise, j’ai peu à peu accroché aux autres chansons et, surtout, à ce timbre de voix qui me rappelle effectivement un très grand nom : un certain Terry Callier, que Jeremiah n’a connu que lorsqu’on a commencé à le comparer à son aîné, aujourd’hui disparu. Moi-même, j’avais découvert l’existence de cette voix fabuleuse par hasard, grâce à une collaboration avec Massive Attack.
Le hasard n’existant pas forcément, je le provoque et vous conseille donc de laisser tourner Good Day, probablement l’album le plus chaleureux que j’ai entendu depuis des mois.
Pour l’anecdote, « U-Bahn (It’s not too late for us) » se termine par un chœur composé de dix des amis de Jonathan Jeremiah et enregistré lors d’une soirée…
(in heepro.wordpress.com, le 03/09/2018)
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