Prom Night de Nelson McCormick

Par Geouf
Résumé: Ayant assisté à l'assassinat de toute sa famille par un de ses professeurs obsédé par elle, la jeune Donna tente tant bien que mal de retrouver une vie normale. Trois ans après le drame, elle fait toujours de terrifiants cauchemars, même si le meurtrier a été enfermé. Mais la jeune fille est bien décidée à reprendre le dessus en commençant par aller à son bal de promo avec tous ses amis. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que son ancien bourreau s'est échappé et est sur ses traces...

Et voila le remake horrifique du mois. Je ne vais pas refaire la liste de tous les films remakés depuis quelques années, mois on dirait que les producteurs américains sont définitivement en panne d'inspiration. C'est donc cette fois Prom Night ( Le Bal de l'Horreur en VF) qui subit un lifting. Remarquez, pourquoi pas, vu que le seul intérêt de l'original était la présence de Jamie Lee Curtis, consacrée à l'époque (le film date de 1980) nouvelle scream queen en vogue suite au succès du Halloween de John Carpenter. Donc à la base, faire une nouvelle version de ce slasher très banal pouvait être une bonne idée. Cependant, les producteurs de ce remake, voulant ratisser le plus large possible, ont eu l'idée de génie de faire un slasher classé PG13 (interdit au moins de 13 non accompagnés), soit un long métrage expurgé de pratiquement toute violence et allusions sexuelles. Et là, le spectateur commence à se poser des questions, le slasher étant un genre ne brillant généralement pas par son scenario ni par le charisme de ses acteurs, mais plutôt par l'originalité et la surenchère dans les meurtres (bah oui, si on va voir un slasher, c'est à la base pour voir des djeuns se faire défoncer la tronche de façon fun par un tueur invincible). Mais vu le succès surprise du film aux States (20 millions de dollars de recette dès la première semaine, soit l'intégralité de son budget...), le fan d'horreur que je suis a pensé bien naïvement que le film ne devait pas être si mauvais...

Hélas, trois fois hélas, ce Prom Night nouvelle version n'a finalement aucun intérêt, si ce n'est de dévoiler au grand jour les limites de ce sous-genre du cinéma d'horreur. En clair, le scenario est passe-partout (et en plus n'a rien à voir avec celui du film original, si ce n'est le bal de promo), les personnages sont stéréotypés, et les acteurs mollassons (mais au moins l'actrice principale échappe quelque peu aux canons hollywoodiens habituels). Et vu que le métrage est " tout public ", les meurtres au couteau sont perpétrés sans une seule goutte de sang. On nous montre bien les cadavres, mais ceux-ci ont juste une petite marque sanglante sur leurs vêtements après s'être fait sauvagement poignarder. La crédibilité en prend dès lors un sacré coup et le tueur a du mal à en imposer. Le réalisateur tente bien de jouer la carte du suspense façon Motel, mais est loin d'avoir la maitrise de Nimrod Antal (et puis ici pas de Kate Beckinsale ou Luke Wilson à qui se raccrocher). Du coup, on s'ennuie ferme, on suit avec désintérêt les héros qui bavassent, le pauvre flic qui enquête et n'arrive à rien et on admire le décor (enfin c'est juste un banal hôtel, hein, faut pas trop en demander non plus). Seul relatif intérêt du métrage, la présence de Jessalyn Gilsig (la Gina de Nip/Tuck) dans le rôle anecdotique de la tante de l'héroïne.

Donc en clair, on espère que le succès du film ne va pas trop inciter les producteurs à continuer sur cette voie, surtout pour le remake de l'excellent Le Beau Père que McCormick prépare actuellement...

Note : 3/10