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Le non à l'Europe des Irlandais me réjouit même si de mauvaises raisons l'ont justifié. Les Cassandre de papier mâché
qui hurlent à l'apocalypse en évoquant le blocage des institutions me font rigoler. Qu'on invente ou pas un plan B pour que le navire Europe continue à flotter ne change rien à la vie des
peuples enculés bien profond par des technocrates plus orthodoxes que les Américains eux-mêmes en matière de libéralisme. Et puis merde ! On aimerait bien être maître chez nous ! Souvenez-vous,
il y a peu, la commission européenne demanda aux pêcheurs français de rendre les picaillons attribués par notre gouvernement. C'est dire si la marge de manoeuvre des Etats est réduite ! Je ne
suis certes pas souverainiste mais Bruxelles ne doit pas s'occuper de notre politique sociale. Bientôt, si nous n'y prenons garde, au prétexte qu'il existe une politique économique commune, les
secteurs de l'éducation et de la santé seront démantelés par ces Folamour ventripotents. En 1992, quand j'ai voté oui au traité de Maastricht, je pensais que l'Europe se ferait par le haut, qu'il
ne pouvait pas en être autrement. J'étais d'une naïveté bien coupable. L'Europe inféodée à Wall Street n'a qu'une obsession : enrichir les possédants. Les subventions qu'ils accordent ici ou là
ne sont que des leurres, des chevaux de Troie pour favoriser l'ultralibéralisme durable. Alors, vive les Irlandais qui ont pu se prononcer par referendum !