Apres la déception Teeth, voici la très bonne surprise horrifique du mois. Ça faisait un petit moment que j'attendais ce film, alléché par un trailer efficace et des affiches de toute beauté. Pour sa première réalisation, Carter Smith adapte donc un roman de Scott Smith, auteur déjà à l'origine de l'excellent Un Plan simple dont Sam Raimi avait réalisé une très bonne adaptation il y a une dizaine d'années. Je n'ai pas lu le roman, parait-il très bon, mais le film est une excellente péloche horrifique, qui prouve qu'une idée simple mais correctement exploitée et un décor unique sont amplement suffisants pour créer une ambiance pesante. Car passée la courte introduction des personnages, le film se déroule entièrement au sommet (et un peu à l'intérieur) de la fameuse pyramide et repose pratiquement entièrement sur la psychologie des personnages. Et là encore, ca fait du bien de voir des personnages attachants, loin du cliché de " l'étudiant américain décérébré en vacances " (remember le pathétique Paradise Lost ?). Non, ici, même si certains personnages craquent petit à petit sous la pression, ils tentent néanmoins de s'organiser de façon logique et rationnelle pour survivre, et pas d'échafauder des plans à deux balles comme on en voit trop souvent. Un réalisme que l'on retrouve aussi dans les scènes gores, peu nombreuses mais très marquantes et efficaces car justement portées par les actions de personnages auxquels on s'est attaché. On retiendra entre autres une très douloureuse amputation des jambes (pratiquement insoutenable, même si au final on ne voit pas grand-chose) et une scène d'automutilation elle aussi très graphique.
Mais la vraie réussite du film réside dans le traitement accorde à la menace, une monstrueuse plante carnivore. Et là encore, Smith a le bon gout de ne pas en faire trop. La menace est tout d'abord diffuse, pratiquement subliminale (une liane qui bouge discrètement dans un coin de l'écran) juste pour mettre la pression, puis de plus en plus présente, jusqu'à l'éprouvante scène de la recherche du portable dans le cœur de la pyramide. Une scène véritablement terrifiante, surtout lorsque l'on découvre le piège dans lequel les deux héroïnes se sont jetées. Mais là encore, le réalisateur ne se la joue pas à grand renfort d'effets numériques, genre " ouh le monstroplante va te manger ", ce qui rend ce passage d'autant plus réussi. Une fois cette scène passée, Carter Smith maintient la pression encore une fois par petites touches, et surtout grâce à des plans larges permettant de montrer à tous à quel point les héros sont entoures par cette menace végétale. Une deuxième moitié de film traversée par un désespoir grandissant tant on se demande comment (si) les personnages vont s'en sortir. Et si le final est un chouia décevant au regard du reste du métrage, on n'en veut pas trop au réalisateur vu la qualité de son film. C'est tellement rare de voir un bon film d'horreur simple et efficace de nos jours que Les Ruines fait encore plus plaisir à voir.
Note : 8/10