On parle pas mal de ce prélèvement à la source en ce moment. C'est un truc qu'a voulu faire Hollande, et que Macron semble hésiter à mettre en place. C'est présenté comme un progrès parce que beaucoup de pays le font, et en même temps, peu de français arrivent à comprendre vraiment de quoi il retourne. François a eu la bonne idée de lâcher le projet avant de se barrer, pour laisser tous les problèmes au suivant : Macron,celui que je déteste encore plus que Hollande.
Et franchement, s'il veut avoir une chance de faire un truc pas trop pourri en 5 ans, c'est peut-être sa seule fenêtre de tir : il doit annuler ce projet débile.
Pourquoi débile ? Ou au contraire « pourquoi intelligent ? ». Personne n'est capable d'avancer un argument en faveur de cette usine à gaz. On a déjà un taux de recouvrement de l'impôt de 98%. Les seuls que l'on ne perçoit pas tient de ce qui n'est pas déclaré (pas un salaire quoi). Cela ne changera donc rien. Pas comme si on courait après les exilés fiscaux...
L'État aurait pu espérer gratter quelques sous de trésorerie en touchant un an plus tôt les impôts, mais cela n'a d'intérêt que si ces impôts sont plus importants que l'année précédente. Mais la croissance étant en berne, ce ne sera plus jamais le cas.
Et si le but est de simplifier l'impôt, c'est raté : car il faudra toujours continuer à déclarer ses revenus non salariés. Le recouvrement par l'État sera plus compliqué (on voit déjà des bugs), cela impliquera les employeurs (qui ne sont pas au point) et il y a même des chausses trappes pour lesquelles on n'a pas de solution comme les chèques emploi service.
La situation pourrait aussi être gênante lorsque vous changez de métier : entrepreneur en 2020 puis salarié en 2021, avec les 2 impôts à payer en 2021...
Le principe est qu'on prélève ce qu'on pense pouvoir prélever, et en fin d'année, on régularise. Pour ça, on avait la mensualisation qui était déjà très bien et efficiente. On aurait pu la rendre obligatoire (bien que je m'y serais opposé), cela aurait été plus simple.
Autre problème : même les salariés auront maintenant du mal à comprendre ce qu'ils paient vraiment. Ce sera une ligne de plus sur leur feuille de paie. Comme ces lignes que seuls les comptables comprennent.
Mais, ce qui me gêne le plus, c'est qu'on transfère à une entreprise une mission qui relève de l'État, sachant que cela pose alors des questions sur la vie privée. Si je veux préserver les infos de ressource de mon foyer (enfants, conjoint), je suis alors obligé de payer plein pot et me faire rembourser après par l'État. En France, l'impôt sur le revenu a la particularité de dépendre de nombreux facteurs (état civil, salaire du conjoint, nombre d'enfants, déductions diverses...) que je n'ai pas envie de partager avec mon patron.
Je crains que Macron n'ose pas annuler ce truc. Ou pire : il pourrait le transformer en autre chose. Histoire de cumuler les problèmes...
La vie se fait en flux tendu et on voit régulièrement les problèmes que ça peut poser (dépendances aux transports, aux ressources, aux communications). On n'a pas besoin que l'impôt le soit aussi.