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Anne, ou quand prime le spirituel, Beauvoir

Publié le 18 juin 2008 par Cetaitdemainorg
"- Je me demandais, dit Pascal, comment font ces philosophes qui enchaînent des idées avec tranquillité, comme ils articuleraient les pièces d'une mécanique." "- Une pensée, c'est pour moi une véritable présence, dit-il, c'est trop lourd, c'est trop proche pour que je puisse en distinguer les contours. - C'est que toi et moi nous ne pensons pas seulement avec notre cerveau, dit Marcelle, nous pensons aussi avec notre coeur." La suprême raison d'être de Pascal, c'étaient ces extases de tendresse ou de désespoir où le plongeait parfois la lente palpitation de sa pensée ; les échanger contre des phrases abstraites et claires lui aurait paru un crime contre l'esprit. Cet extrait du premier roman de Simone de Beauvoir, écrit de 1935 à 1937 et refusé par Gallimard et Grasset, illustre à merveille ma tentative de propos sur l'à peu près dans lequel se tient l'homme fragile. Ah ! Comme s'immerger dans une oeuvre est délicieux ! Simone de Beauvoir mérite la Pléiade. Il faudrait qu'on y pense rue Sébastien-Bottin.

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