Hatoko revient à Kamakura pour reprendre la petite papeterie de sa grand-mère. Mais elle ne se contente pas de vendre des cahiers et des stylos, elle exerce aussi le métier d'écrivain public que sa grand-mère lui a transmis. Petit à petit les visiteurs se présentent, lui demandant des lettres de voeux, mais aussi des demandes plus incongrues, des lettres de ruptures, une lettre de condoléance pour le décès d'un singe. Hatoko s'acquitte de sa mission avec application, choisissant avec soin les mots, le papier, la plume, la calligraphie, mais aussi l'enveloppe, le timbre, consciente que tout a son importance pour faire de cette lettre un véritable objet d'art. En s'attachant aux détails, à la beauté de l'écriture, elle remet à l'honneur la correspondance, le plaisir de recevoir une lettre par la poste.
" Mais l'écriture manuscrite, celle de la main d'un être vivant, possède un supplément d'âme qui ne se résume pas à la simple beauté formelle."
Au-delà de cet aspect artistique de son métier, Hatoko tient à merveille son rôle de médiateur, s'épanouissant dans le plaisir d'aider et de partager avec les autres. Ces rencontres sont l'occasion de vivre des moments de douceur, de plaisirs simples, de se retrouver autour d'un bon repas ou d'un verre, pour magnifier les délices de la vie et en gommer l'âpreté.
Tellement de délicatesse se dégage de ce roman, tellement différent de tout ce qu'on peut lire, à la fois dépaysant, apaisant, nous parlant d'amitié, de transmission, de pardon, subtilement, par touches tout aussi majestueuses que les signes de calligraphie que la jeune Hatoko trace avec amour.
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(s) : La papeterie Tsubaki, Ito Ogawa, Traducteur DARTOIS-AKO Myriam, Picquier, août 2018, 384 p., 20 euros