J’ai testé: un food tour à Mexico

Publié le 02 septembre 2018 par Tidus457 @perou_voyage

Découvrir les spécialités mexicaines

Mon uber file en zigzag dans les rues de la capitale jusqu'au centre de la ville. Après quelques minutes, il me dit: " on est arrivés au marché Ciudadela, señorita. "

Je jette un regard rapide vers l'entrée, mais je ne vois pas de t-shirt rose d'Estacion Mexico. Ils sont si facilement repérables, ce n'est forcément pas le bon endroit.

" Ne vous en faites pas, on va faire le tour pour voir ".

Effectivement, lorsqu'on arrive rue Balderas, je vois une jeune femme qui attend patiemment avec son ipnad à l'entrée. C'est Victoria, Vicky. Je me souviens de l'avoir brièvement croisée avant le tour de muralisme mexicain que j'ai pris quelques jours auparavant. Aujourd'hui, je l'ai comme guide et pour moi toute seule, encore mieux!

Sans attendre, on file dans les rues jusqu'au marché de San Juan. C'est un des plus fameux marchés de Mexico, réputé d'ailleurs pour ses aliments exotiques...dont une belle variété d'insectes. Je m'attends donc à tout.

Mais on commence en douceur. Le marchand de fruits nous coupe une belle grenade en deux, ainsi que deux tunas (le fruit du cactus), un vert et un rouge, les deux savoureux et gorgés d'eau.

On poursuit notre chemin entre les petites allées du marché pour arriver face à un kiosque tenu par deux dames qui s'affairent à mélanger différents ingrédients. Ce sont les fameuses " aguas frescas ", des boissons aux fruits dont les Mexicains raffolent tant. Il y a plusieurs choix (fleur d'hibiscus, citron, etc.), mais pour ma part je demande une horchata qui, au Mexique, est faite à base de riz : très bonne!

Après deux grosses gorgées, Vicky me dit : " gardes en quand même car tu auras besoin pour la suite ".

On quitte donc les aguas frescas pour arriver face à ce que je redoutais le plus : le rayon des insectes. Soudainement, je trouve que les allées sont étroites et je ne peux m'empêcher de m'éloigner des assiettes où sont posées différentes espèces, comme s'il y avait la moindre possibilité qu'ils me sautent dessus. Je suis particulièrement impressionnée par les scorpions, alignés comme des petits soldats.

Lorsqu'on me tend une assiette, je suis soulagée de voir que le scorpion ne fera pas partie de la fête. Malgré moi, je fais la même tête qu'un enfant qui ne veut pas manger ses légumes.

Il y a trois types d'insectes : les jumiles (des petites punaises), les chapulines (des criquets, les insectes les plus consommés au Mexique) et les hormigas chicatanas (des fourmis ventrues). Il me faut déjà beaucoup de courage pour en prendre un entre mon pouce et mon index, et encore plus pour réussir à le mettre dans ma bouche. C'est croquant. Les jumiles et les chapulines, bien assaisonnés, passent plus facilement. Les fourmis par contre sont plus dodues et goûteuses.

On dit que les insectes sont la " nourriture du futur ", qu'ils sont la solution aux grandes problématiques environnementales, économiques et nutritionnelles. En avalant mon dernier morceau, je me dis que de mon côté, Hakuna Matata, ce n'est franchement pas gagné. Je vais avoir besoin de pratique.

On sort du Mercado San Juan pour se rendre à une pulqueria non loin. Une " pulqueria " est l'endroit où l'on sert le " pulque ", une boisson fermentée à base de maguey dont la consommation remonte à l' époque préhispanique.

C'était alors une boisson réservée exclusivement aux prêtres et aux dirigeants, ou de façon exceptionnelle, pour récompenser un grand effort, comme celui d'un homme revenant de la guerre ou une femme qui venait d'accoucher.

À partir de l'arrivée des Espagnols, sa consommation s'est largement démocratisée. Mais dans les années 20, les autorités encouragèrent la au détriment du pulque, qui devint alors considérée comme une boisson " pour les pauvres ", et vue même comme peu hygiénique.

Ces dernières années, le pulque a connu un regain de popularité chez les jeunes (et les hipsters). Lorsqu'on entre dans la pulqueria, c'est blindé. Par miracle on trouve deux petits bancs à une table qu'on partage d'un côté avec deux amis -sans doute deux collègues venus prendre une pause-, et de l'autre avec deux jeunes parents et leur bébé. Tout le monde parle et une odeur de fermentation flotte dans l'air. On demande un peu de pulque " classique " qui a une couleur blanche opaque, puis un verre de pulque au céleri et un à la canelle.

Je suis ensuite Victoria avec son t-shirt rose à travers les rues un peu chaotiques du centre et on s'arrête sur un coin de rue. Une délicieuse odeur émane des tortillas de maïs bleu qui chauffent sur une plaque tandis que s'agitent les mains de deux femmes tentant de servir le plus rapidement possible les passants affamés.

On partagera une quesadilla de huitlacoche, et un tlacoyo farci de frijol et servi avec du nopal (cactus) et fromage frais. Le huitlacoche est en réalité un champignon qui se développe sur le maïs et qui n'est, disons le, pas du tout esthétique avec ses excroissances aux tons grisâtres, mais qui est considéré depuis l'époque préhispanique comme un produit recherché.

Prochain arrêt : un petit local de quartier où l'on goûtera la cochinita pibil servie sur des panuchos. C'est du porc rôti et mariné dans une préparation de rocou (achiote), une spécialité du Yucatan que j'avais déjà goûtée à . Un panucho est une tortilla frite, farcie de haricots noirs frits. Je mettrai un peu de citron vert, mais éviterai soigneusement les sauces qui semblent toutes bien piquantes. Très savoureux!

Mole nupcial. Oui, nuptial comme dans "noces". Il tient son nom d'une époque où la coutume voulait que du mole soit servi dans les banquets, et spécialement lors les mariages. Ici, la recette familiale est un vrai succès et se transmet de génération en génération. Paraît- il qu'une partie du secret est qu'ils n'utilisent qu' une sorte de chile (le piment), et le font cuire trois fois.

J'observe le monsieur brasser fièrement son mole dans la grande casserole, préparer le sandwiche (" la torta ") au poulet et en verser généreusement dessus. Quand on me présente l'assiette, je me dis: " impossible de le finir, je suis trop pleine, mais je vais le goûter pour être polie...".

Pourtant, il est si bon qu'en discutant j'ai fini par l'engloutir au complet sans réfléchir.

Je pose ma main sur mon ventre en me demandant si je devrais subtilement ouvrir le bouton de mes jeans. " Subtilement ", comme si c'était possible. Mais on quitte rapidement vers la prochaine adresse.

En marchant je lui demande, " on va encore manger? "

Elle répond, amusée, " oui mais c'est la dernière bouchée ".

On finit en beauté avec deux grands incontournables mexicains : le taco al pastor et un bon mezcal de qualité, doux en gorge, mais parfait pour digérer.

Elle m'emmène tout de même à un dernier point. Je la suis, intriguée. On passe la porte d'une boulangerie et je suis percutée par l'odeur sucrée et réconfortante dans l'air. On y trouve toutes sortes de pains, mais je ne connais que les fameuses " conchas " rondes. Vicky m'en pointe plusieurs, comme le pan de muertos et une petite rosca de reyes, qu'elle prendra pour emporter.

Avant de se quitter, elle me le tend, " tiens, tu le mangeras chez toi plus tard ".

Il est encore tiède, je suis presque tentée d'en manger un morceau tout de suite, mais je me contente d'ouvrir le petit sac en papier pour y plonger mon nez. Je pars alors vers mon airbnb faite une petite sieste, une bonne marche de 40 minutes ne me fera pas de mal.

Ce qui est certain, c'est que ce tour -bien rempli et varié- est une intéressante introduction aux spécialités culinaires du Mexique. Je le recommande à tous les gourmands!

Estacion Mexico

Site web / Page Facebook / Instagram Tour "Sabores de Mexico"
  • Sorties: lundi, mercredi, vendredi à 12h (midi)
  • Point de rendez-vous: Porte 1 du Mercado Ciudadela (rue Balderas), repérez le t-shirt rose!

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