John MacCain, conservateur mais pas trop

Publié le 30 août 2018 par Sylvainrakotoarison

" Écoute, vieux, j'aurais aimé avoir le luxe, comme toi, de grandir et de vivre toute ma vie dans un endroit merveilleux comme l'Arizona. Mais en fait, quand j'y pense, l'endroit où j'ai vécu le plus longtemps, c'est Hanoi ! " (Réplique adressée à son premier concurrent électoral en 1982, citée par le "Journal du dimanche" le 3 février 2008).

Comme Bob Dole, John MacCain aurait "fait" un excellent Président (républicain) des États-Unis. Hélas, comme la candidature de Bob Dole, la candidature de John MacCain est intervenue au mauvais moment et trop tardivement. Septuagénaire face à un jeune gaillard au charisme fou, le combat était forcément difficile (ce n'était pas l'âge, le handicap, mais la comparaison des âges). On pourrait faire une analogie entre l'élection et l'amour : c'est une question d'unité de temps et d'unité de lieu. Pour Bob Dole, son heure aurait dû être en 1992. Pour John MacCain, son heure aurait dû être en 2000. Parfois, deux excellents candidats concourent à cette élection si cruciale au monde. Parfois, deux candidats médiocres...
Casse-cou, tête brûlée, miraculé, enfant terrible, électron libre, indiscipliné, imprévisible, incontrôlable, mais intègre, honnête, franc, vertueux, basé sur l'honneur, John Sidney MacCain (III !) sera regretté par la plupart des citoyens américains. Il est mort chez lui à Cornville, dans l'Arizona, ce samedi 25 août 2018 à l'âge de presque 82 ans (il est né le 29 août 1936 au canal de Panama). Cela faisait quelques jours qu'il avait arrêté ses traitements. Il avait annoncé le 19 juillet 2017 qu'il était atteint d'un cancer du cerveau découvert après une opération pour retirer un caillot de sang près d'un œil. Un glioblastome ne laisse pas beaucoup de chance ni de répit au patient. Il a tenu un an. Même calvaire que pour Ted Kennedy.
L'enterrement a lieu ce samedi 1 er septembre 2018 à la cathédrale de Washington. John MacCain sera honoré quasiment comme un chef d'État et déjà, Jimmy Carter, George H. W. Bush et George W. Bush, Bill Clinton, Al Gore et Barack Obama (son concurrent présidentiel en 2008) sont allés lui rendre hommage, devant sa dépouille. Mike Pence, le Vice-Président des États-Unis, sera présent à l'enterrement mais pas Donald Trump dont la présence avait été refusée par John MacCain lui-même. Entre les deux, c'était deux mondes qui s'affrontaient même s'ils provenaient du même parti, le Parti républicain, deux Amérique, deux idées d'une nation.
Donald Trump, c'est le bluff suprême, le hors-la-loi, l'affairiste, le spéculateur, le fort contre le faible, ne dites pas l'ultra-libéral car les mesures protectionnistes n'ont rien de libéral. John MacCain, au contraire, c'est l'honneur, l'honnêteté, le pragmatisme, la conciliation, la réconciliation, la volonté de surpasser les différences pour permettre à tous de s'épanouir, c'est l'humanisme et la solidarité, en quelques sortes.
Un exemple pour bien montrer la différence.
Donald Trump s'en est pris de manière très primaire, pendant sa campagne présidentielle de 2016, le 30 juillet 2016, aux parents musulmans du capitaine Humayun Khan, un militaire américain d'origine pakistanaise qui avait perdu la vie en Irak en 2004 (le père avait parlé le 28 juillet 2016 à la Convention démocrate à Philadelphie, et Donald Trump s'était étonné du silence de la mère) : " Elle se tenait là, elle n'avait rien à dire, peut-être que... Peut-être qu'elle n'était pas autorisée à dire quoi que ce soit, me direz-vous. ".
John MacCain rétorqua, ulcéré, le 1 er août 2016 : " J'aimerais dire à monsieur et madame Khan ceci : merci d'avoir immigré en Amérique. Nous sommes un meilleur pays grâce à vous. (...) Il est temps pour Donald Trump de donner l'exemple à notre pays et au Parti républicain. Bien que le parti l'ait nommé, cela ne lui donne pas le droit de diffamer les meilleurs d'entre nous. ". Eh oui, une petite phrase de bon sens et de grande reconnaissance, au creux d'un débat public bourré de puanteurs (de "boules puantes"), cela fait chaud au cœur, et la France n'a pas de leçon à donner aux États-Unis en termes de puanteurs électoralistes.
Mais les puanteurs, John MacCain les a connues surtout lors de sa campagne de 2000, quand le clan Bush a submergé les médias de mensonges ("fake news" !) et de calomnies à son encontre, sur sa vertu conjugale, sur sa supposée trahison au Vietnam (alors qu'il n'a trahi personne). Mais il avait le cuir, robuste, épais, qui en a connu d'autres, l'expérience d'avoir failli mourir des dizaines de fois, pas seulement au combat, parfois au bord de simples avions qui s'écrasaient. Alors, des joutes oratoires...
John MacCain n'était pas tombé lorsqu'il était petit dans la marmite de la politique. Car il était d'abord militaire, fils et petit-fils d'amiraux (de même noms et prénoms nés et morts respectivement 1884-1945 et 1911-1981) qui ont vaillamment combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui leur a valu l'honneur de voir leur patronyme utilisé pour un destroyer lance-missiles de la Septième flotte américaine, le USS John S. McCain, mis en service le 2 juillet 1994 et toujours en opération dans les océans Pacifique et Indien (sur la dernière photo, il posait devant ce navire le 26 septembre 1996 avec sa mère, sa femme et deux de ses enfants). Deux fils parmi ses sept enfants sont également militaires (dont John Sidney MacCain IV).
Comme ses ascendants, après une formation un peu chaotique, John MacCain a poursuivi une brillante carrière militaire de 1958 à 1981. Il était au blocus de Cuba lors que la crise des missiles, et surtout, il a combattu au Vietnam. Le 26 octobre 1967, comme pilote, il fut chargé de bombarder une centrale électrique, sa vingt-troisième mission, mais son avion fut touché par un missile et, tombé à terre et blessé plusieurs fois, il fut pris par les troupes nord-vietnamiennes après un début de lynchage. Il a dû ses soins et sa vie grâce au fait que ses ennemis ont appris qu'il était le fils d'un amiral américain. On lui proposa même la libération en juin 1968 quand son père fut nommé commandant en chef de l'US Navy dans le Pacifique, mais il refusa, considérant que le code d'honneur voulait qu'il ne fût libéré qu'après ceux qui furent faits prisonniers avant lui. Il ne fut libéré qu'en mars 1973, décoré par le Président Richard Nixon à la Maison-Blanche, après plus de cinq années de prison à Hanoi, souvent d'isolement, de tortures (il n'a jamais lâché aucun nom mais a accepté de signer une confession), de souffrances, d'envie de suicide. Devenu sénateur, il est retourné dans sa prison à Hanoi le 19 octobre 1992 et y a rencontré les autorités locales. Il était alors favorable à la reprise des relations diplomatiques entre les États-Unis et le Vietnam. Ce passé de vétéran a fait de lui l'un des héros de l'armée américaine. Il quitta l'armée avec le grade de capitaine de vaisseau.

On peut imaginer le sentiment de John MacCain envers Donald Trump quand ce dernier, le 18 juillet 2015 en Iowa, a déclaré stupidement : " C'est parce qu'il a été capturé que c'est un héros de guerre. Moi, j'aime les gens qui n'ont pas été capturés. ". Et de s'expliquer en conférence de presse : " Si une personne est capturée, elle devient un héros, selon moi. Mais elle doit faire d'autres choses aussi. Je n'aime pas le travail de John MacCain au Sénat parce qu'il ne prend pas soin de nos anciens combattants. ". Rappelons que Donald Trump n'a pas fait son service militaire (pour raison médicale selon lui).
Après sa carrière militaire, John MacCain commença une carrière politique au sein du Parti républicain. Mais comme je l'ai indiqué, il est arrivé tard sur le terrain politique puisqu'il avait déjà 46 ans. Profitant du retrait du représentant (député) républicain en Arizona, il fit campagne pour prendre la succession. Après avoir remporté les primaires de candidatures (31,8% face à un concurrent qui a obtenu 25,9%), il gagna l'élection le 2 novembre 1982 avec 65,9% des voix, et fut réélu le 6 novembre 1984 avec 78,1% des voix. Il fut donc représentant de l'Arizona à la Chambre des Représentants à Washington du 3 janvier 1983 au 3 janvier 1987.
John MacCain fut ensuite élu sénateur de l'Arizona le 4 novembre 1986 avec 60,5% des voix, pour reprendre la succession du chantre du conservatisme américain, Barry Goldwater (1909-1998), sénateur de l'Arizona de 1953 à 1987 et candidat républicain à l'élection présidentielle du 3 novembre 1964 contre le Président démocrate sortant Lyndon B. Johnson (Barry Goldwater fut soutenu à l'époque par les acteurs Ronald Reagan et John Wayne). John MacCain fut sans cesse réélu jusqu'à sa mort (sa prise de fonction ayant lieu le 3 janvier 1987, il resta ainsi plus de 31 ans sénateur) : 55,8% des voix le 3 novembre 1992, 68,8% des voix le 3 novembre 1998, 76,7% des voix le 2 novembre 2004, 58,9% des voix le 2 novembre 2010 et 53,7% des voix le 8 novembre 2016. En 2010 et en 2016, il fut toutefois sérieusement concurrencé lors des primaires de candidatures (il les remporta respectivement avec 56,2% en 2010 et 51,2% en 2016 alors que les élections précédentes, aucun candidat sérieux ne s'était opposé à sa candidature sénatoriale pour le Parti républicain).
Bien que républicain, John MacCain a toujours pensé de manière indépendante et à cause de son passé militaire, il a toujours été très franc, quitte à se retrouver en porte-à-faux avec son parti. Si dans le domaine économique, il était un libéral (modéré), il était plus progressiste que ses collègues républicains dans le domaine social et sociétal. Il approuvait les sanctions contre l'apartheid en Afrique du Sud ainsi que la légalisation des immigrés clandestins. Candidat aux présidentielles, il protesta contre la répression chinoise au Tibet, prônant son autonomie et a même reçu le dalaï-lama le 25 juillet 2008, en pleins jeux olympiques à Pékin.

Comme représentant, il s'opposa au Président Ronald Reagan sur le maintien des troupes américaines à Beyrouth. Il fustigea le Président George W. Bush sur l'acceptation des tortures à Guantanamo (il savait dans sa chair ce qu'était la torture) et réclama la démission du Ministre de la Défense Donald Rumsfeld en 2003 après l'invasion de l'Irak en raison de la manière d'opérer (mais était partisan de la guerre en Irak et en voulut à la position des Français : " Ils me font penser à une vieille actrice des années 1940 qui essaie toujours de se faire inviter grâce à son physique, mais qui n'est plus assez belle pour ça ! "). Encore récemment, comme sénateur, il s'est souvent opposé à la politique du Président Donald Trump, notamment contre tout rapprochement avec la Russie ( Vladimir Poutine l'avait même interdit de séjour en Russie depuis le 20 mars 2014, à cause de la crise ukrainienne, en riposte aux sanctions américaines).
Son appartenance politique ne l'empêchait donc pas de dire ce qu'il pensait et de tenter d'avoir une influence sur le cours des choses, ce qui fut le cas à propos de l'Obamacare (la couverture santé mise en place par Barack Obama que Donald Trump voulait démanteler) dont il évita l'abrogation partielle au Sénat le 28 juillet 2017 (le projet d'abrogation a été rejeté par 51 sénateurs contre 49, et parmi les 51, 48 sénateurs démocrates et 3 sénateurs républicains dont John MacCain et deux sénatrices républicaines). L'enjeu était important puisque, avec ce projet de Donald Trump, 17 millions d'Américains auraient pu se retrouver sans couverture d'assurance santé.
Parlementaire très travailleur (il fut cité parmi les vingt-cinq personnes les plus influentes des États-Unis par le magazine "Time" en 1997, et classé cinquième dans la liste des cent personnes les plus influentes au monde par "Time" en mai 2008), il a tenté de mieux encadrer le financement des campagnes électorales en 2001. Il fut aussi reconnu pour ses positions internationales, au point d'assister à la libération de plusieurs otages en Colombie, dont Ingrid Betancourt, invité par le Président colombien Alvaro Uribe, le 2 juillet 2008, alors qu'il était le candidat des républicains aux présidentielles.
John MacCain s'est en effet engagé dans le combat présidentiel au cours de deux campagnes, en 2000 et en 2008.
La première pour déterminer le successeur du Président démocrate Bill Clinton en 2000. Le début des primaires républicaines apporta le succès de sa candidature, contre toute prévision, dans le New Hampshire, le Michigan, et d'autres États du nord-est des États-Unis. Le favori George W. Bush remporta cependant les primaires avec 62,0% des voix et 2 058 délégués (John MacCain 31,2% des voix, soit plus de 6 millions de suffrages, et 1 délégué), et George W. Bush remporta les élections présidentielles du 7 novembre 2000. Lors du renouvellement du mandat de George W. Bush en 2004, John MacCain s'est pleinement investi pour le soutenir contre le candidat démocrate John Kerry qui était pourtant son ami (ce dernier aussi est un vétéran de la guerre du Vietnam) et qui lui avait même proposé d'être son colistier aux présidentielles.

Après les deux mandats de George W. Bush, John MacCain tenta à nouveau sa chance aux primaires républicaines de 2008. Il a annoncé sa candidature le 28 février 2007 et fut soutenu au-delà du cercle républicain, notamment par le sénateur Joe Lieberman qui avait été le colistier (candidat Vice-Président) du candidat démocrate Al Gore en 2000, et par le général Norman Schwarzkopf, qui avait commandé les forces de la coalition lors de la guerre du Golfe en 1991. Plusieurs acteurs de cinéma de premier plan l'ont soutenu également, comme Bruce Willis, Clint Eastwood, Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger (alors gouverneur de Californie).
Si en 2007, il a subi la forte impopularité du gouvernement républicain car il avait toujours soutenu la guerre en Irak, John MacCain était considéré en début de 2008 comme l'un des favoris avec l'ancien maire de New York Rudy Giuliani. Dick Morris, ancien conseiller de Bill Clinton à la Maison-Blanche, pronostiqua avec justesse, en février 2008 : " MacCain est le seul républicain à pouvoir battre Hillary Clinton. Mais s'il doit faire face à Barack Obama, il perdra. À cause de la dynamique dont bénéficie ce dernier et de leurs vingt-cinq ans d'écart ! ".
Le 8 janvier 2008, John MacCain arriva en tête, dépassant très largement Rudy Giuliani qui renonça à ses prétentions lors de son échec en Floride le 29 janvier 2008 et apporta son soutien à John MacCain, mais le conservateur Mitt Romney (qui fut le candidat républicain en 2012) le talonnait. Le Super Tuesday (le 5 février 2008) lui donna une avance décisive sur ses deux concurrents encore en course (Mitt Romney, qui s'est désisté le 7 février 2008 en faveur de John MacCain, et l'ultraconservateur Mike Huckabee). L'ancien Président George H. W. Bush et ses deux fils George W. Bush (Président sortant) et Jeb Bush (gouverneur de Floride, qui fut candidat aux primaires républicaines de 2016) apportèrent également leur soutien à John MacCain qui gagna la majorité des délégués le 4 mars 2008. Au final, durant ces primaires républicaines, John MacCain a recueilli presque 10 millions de suffrages (9,9 millions) soit 46,8%.

La popularité de John MacCain, qui a toujours été très élevée dans les années 2000 malgré son âge avancé (72 ans au moment de l'Election Day), bénéficiait de ses positions très indépendantes et souvent très modérées qui séduisaient également la franche centriste de l'électorat démocrate. En février 2008, John MacCain était même le favori des présidentielles face aux démocrates englués dans une bataille interne sans complaisance (voire fratricide) entre Hillary Clinton et Barack Obama : dans les deux cas, les sondages lui donnaient plus d'intentions de vote qu'à son concurrent démocrate, quel qu'il fût.
Lors de la Convention républicaine à Saint-Paul (capitale du Minnesota), le 3 septembre 2008, John MacCain a obtenu officiellement l'investiture républicaine, avec 2 343 délégués contre 15 à Ron Paul et 2 à Mitt Romney. Dès le 7 septembre 2008, il annonça sur CBS (faisant du Macron futur) qu'il nommerait dans son gouvernement des démocrates. Mais le coup politique qui l'a fait progresser dans les sondages, ce fut juste avant la convention, le 29 août 2008, quand il a nommé la (jeune) gouverneure de l'Alaska, Sarah Palin, ultraconservatrice élue à ce poste le 7 novembre 2006, sans beaucoup d'expérience politique (mère de famille dans un milieu matériellement peu aisé). À ce titre et encore à ce jour, Sarah Palin fut la seconde femme candidate à la Vice-Présidence des États-Unis, après la candidature de Geraldine Ferraro, colistière de Walter Mondale en 1984 (et bien sûr, en dehors de l'unique femme candidate à la Présidence des États-Unis de l'histoire américaine, Hillary Clinton en 2016).

Les deux derniers mois de la campagne présidentielle furent assez troublés par la grave crise financière du 15 septembre 2008. La compétence de Sarah Palin fut régulièrement mis en doute tandis que John MacCain, scandalisé par certaines attaques ad hominem contre son adversaire, a carrément pris sa défense le 10 octobre 2008 à Lakeville : " Barack Obama est une personne décente, une personne dont vous ne devez pas avoir peur si elle devient Président des États-Unis. ". À quatre semaine du scrutin, une telle déclaration était surréaliste, et a prouvé l'intégrité et l'honnêteté intellectuelle du candidat républicain. Mais peut-être pas sa suprême envie de devenir Président des États-Unis.
L'issue des élections du 4 novembre 2008, largement anticipée par les sondages, fut sans appel : Barack Obama a gagné avec 52,9% des voix et 365 grands électeurs, face à John MacCain, 45,7% des voix (soit 59 948 323 suffrages) et 173 grands électeurs issus des 22 États qu'il avait gagnés. John MacCain ne sera jamais Président des États-Unis. Comme Bob Dole. Quant à Barack Obama, malgré deux mandats, les résultats n'étaient peut-être pas en mesure de l'attente suscitée.
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (29 août 2018)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
John MacCain.
Bob Dole.
George HW Bush.

http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20180825-john-maccain.html